"La crise nous tue, la lutte nous unit": plusieurs centaines de personnes ont défilé samedi après-midi à Paris en soutien aux migrants et au peuple grec et contre les politiques d'austérité.
Scandant "ensemble, ensemble contre l'austérité", les manifestants ont marché de la place Stalingrad vers la place de la République derrière une banderole "Grèce, France, Europe: l'austérité tue, la démocratie meurt, résistons".
En tête du cortège, dans lequel flottaient des drapeaux du Parti de gauche, du Parti communiste français, d'Europe écologie Les Verts et quelques drapeaux grecs, avaient pris place notamment Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent. "On est dans un moment crucial pour l'Europe toute entière", a dit à l'AFP Pierre Laurent. Est-ce que la loi de l'austérité est la loi suprême en Europe ou est-ce que c'est la démocratie?", s'est interrogé le patron du PCF. Avec la Grèce qui a choisi une "voie différente", un accord financier, un compromis est "totalement possible", a-t-il estimé, jugeant que l'obstacle était "politique". "Je demande à la France et au président de la République de sortir de son silence", a ajouté M. Laurent.
Selon Jean-Luc Mélenchon, "c'est l'absurde rigidité du gouvernement allemand qui nous a amené dans cette impasse". Tançant la "servilité" du gouvernement français, le leader du Parti de gauche a considéré que "François Hollande a commis une grave erreur en laissant les choses s'envenimer à ce point".
Des dizaines de sans-papiers, migrants et militants associatifs avaient aussi pris part au cortège à l'appel du collectif d'associations "Des ponts pas des murs". "So-so-solidarité avec le peuple grec et tous les réfugies", "de Paris à Athènes non, non, non à l'Union européenne", ont scandé les manifestants, encadrés par un important dispositif policier. Certains tenaient à bout de bras une tente bleue symbolisant les campements de migrants démantelés ces dernières semaines par les forces de l'ordre dans la capitale.
Un demi-millier de personnes ont aussi défilé samedi de la "New jungle" (nouvelle jungle) à l'est de Calais jusqu'au centre ville, selon les organisateurs de cette "marche pour la dignité". "We are not animals" (nous ne sommes pas des animaux), "on aime la France mais la France ne nous aime pas", pouvait-on lire sur des banderoles. "On veut montrer aux Calaisiens qu'on est pas des terroristes, on veut être considérés comme des êtres humains", explique Alpha, qui ne veut pas dire de quel pays il est originaire, "par peur des représailles".