Concertations avec les préfets, rencontre avec François Hollande, appels à manifester pour plus de moyens : les policiers poursuivent la semaine prochaine leur bras de fer avec le gouvernement et leur hiérarchie, encouragés par une mobilisation grandissante que les syndicats tentent de canaliser.
Parti lundi de région parisienne, avec une spectaculaire manifestation nocturne sur les Champs-Elysées de policiers bravant leur devoir de réserve, le mouvement s'est propagé dans de nombreuses villes où les rassemblements sont devenus quotidiens. Exaspérés par l'attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues, le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essonne), après une éprouvante année d'état d'urgence, marquée par les attentats, les manifestations contre la loi Travail et l'Euro-2016, les policiers réclament plus d'effectifs, plus de moyens matériels et des peines sévères pour leurs agresseurs.
Depuis une semaine, le gouvernement s'emploie à apaiser leur colère et à balayer les critiques de l'opposition de droite, à quelques mois de l'élection présidentielle. Alors que le mouvement se revendique apolitique et hors cadre syndical, le gouvernement a choisi de dialoguer avec les syndicats de policiers, qui tentent de revenir dans le jeu après avoir été débordés par l'initiative de leur base.
Le Premier ministre Manuel Valls a affiché samedi à Tours son "entier soutien" aux policiers, dans un nouveau geste d'apaisement après cinq jours de manifestations et de revendications. "Avec les policiers de Tours : entier soutien, pleine reconnaissance, ferme engagement à poursuivre le renforcement des moyens de notre police", a écrit sur son compte Twitter Manuel Valls, en déplacement en Indre-et-Loire samedi.