L’homme accusé du meurtre de Lilibelle a été condamné à 10 ans de prison, par la cour d’assises des mineurs de l’Essonne. Cette adolescente de 14 ans avait été tuée d'un coup de couteau en s'interposant lors d'une bagarre violente, à Saint-Chéron.
L’homme âgé de 20 ans comparaissait depuis ce lundi 27 janvier, devant la cour d’assises des mineurs d’Évry (Essonne). Il a été jugé à huis clos pour un coup de couteau mortel porté à cette adolescente de 14 ans, il y a presque quatre ans.
Dans l'après-midi du 22 février 2021, l'accusé alors âgé de 16 ans s’était rendu à Saint-Chéron (Essonne) avec cinq jeunes pour en découdre avec d'autres adolescents. Une rixe éclate entre ces six jeunes garçons âgés de 14 à 18 ans, originaires de Dourdan (Essonne), à une dizaine de kilomètres à l'ouest, et des adolescents du coin.
Lilibelle s'interpose dans cette rixe et reçoit un coup de couteau mortel au bas du ventre. Renvoyé en juin 2023 devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne, l’homme avait comparu seul pour meurtre d'un mineur de moins de 15 ans.
Une peine moins importante que celle requise
L’avocat général de la cour d’assises des mineurs d’Évry avait d'abord requis 18 ans de prison ferme contre l’accusé. La cour a requalifié les faits et jugé que l'accusé n'avait pas eu l'intention de tuer Lilibelle lorsqu'il lui a porté un coup de couteau. Elle l'a finalement condamné pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans, et non pour meurtre. Il s'agit de la peine maximale prévue pour un mineur coupable de ce crime.
La mère de Lilibelle, Betty Galazzo, a exprimé sa surprise et son incompréhension face à une décision qu'elle juge "inadmissible". "Je suis en colère, mais je n'ai pas le choix, je suis obligée de me tenir", a-t-elle déclaré à la presse après la décision. Un verdict que la défense trouve au contraire "satisfaisant" et "conforme" à la version de l'accusé. "Ce qu'on espère, c'est que ça puisse être une peine qui génère une forme d'apaisement d'un côté comme de l'autre", a souligné Me Romain Giraud.
Des provocations futiles sur les réseaux sociaux
L’accusé avait d'abord qualifié le coup de couteau de "geste involontaire" avant d'en reconnaître "le caractère volontaire", selon l'ordonnance de renvoi. Il avait aussi été renvoyé, comme les cinq autres participants à la rixe, devant le tribunal pour enfants pour violences aggravées et participation à un groupement en vue de commettre des violences. Ces cinq jeunes seront également jugés pour non-assistance à personne en danger.
La rivalité entre ces jeunes de Dourdan et de Saint-Chéron remontait à l'été 2020, "sur fond de messages, d'insultes et de provocations sur les réseaux sociaux", avait indiqué la procureure de la République d'Évry au moment des faits.