SNCF et Réseau ferré de France (RFF) ont annoncé mardi un investissement de 410 millions d'euros, sur la période 2014-2017, pour renforcer la sécurité des aiguillages et du réseau, après le déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orge (Essonne) le 12 juillet.
RFF, qui va investir 350 millions d'euros, consacrera une partie de son budget d'investissement, qui devrait s'élever en 2014 à 5,5 milliards d'euros, au plan "Vigirail". SNCF, via sa branche Infra, en charge notamment de la maintenance du réseau pour RFF, va investir 60 millions d'euros. Ainsi, dans le cadre de ce plan, 500 aiguillages devraient être renouvelés annuellement au lieu de 300 actuellement. La technologie sera améliorée, tant pour la surveillance des installations que la traçabilité des opérations de maintenance, mais aussi pour renouveler les formations. Une plateforme sera mise en place pour recevoir et traiter les anomalies signalées par les agents et clients, et les référentiels de maintenance seront simplifiés.
"Vigirail est un programme pluriannuel, au moins pour quatre ans, (qui vise à l')amélioration de la sécurité des aiguillages et du réseau", a indiqué Guillaume Pepy, président de SNCF, mardi lors d'une conférence de presse. "Le fil rouge est d'accélérer la modernisation technologique", a commenté Jacques Rapoport, président de RFF.
"Dans les années qui viennent, nos pratiques de maintenance vont radicalement évoluer", a-t-il ajouté. Il a rappelé que "l'accident (de Brétigny) est survenu dans un contexte où des décisions politiques fortes en faveur du réseau existant avaient été prises". "La sécurité n'est pas négociable. Elle ne fait et ne fera l'objet d'aucune économie humaine", a par ailleurs insisté Guillaume Pepy, réagissant à des reproches de la CGT Cheminots qui a accusé jeudi dernier l'entreprise de rogner sur les effectifs dédiés à la maintenance.
Dans le cadre de ce plan Vigirail, il dit vouloir "miser sur les compétence humaines, sur la formation". Deux mille recrutements ont été menés au sein de SNCF Infra en 2013, contre une moyenne annuelle inférieure à 1.000 pour la décennie précédente. "Les effectifs de SNCF Infra sont en croissance depuis 2011", selon SNCF et RFF.
Les effectifs affectés à l'infrastructure après la réforme ferroviaire, qui doit être présentée mercredi en conseil des Ministres avant d'être débattue au Parlement, et mise en place en janvier 2015, "seront débattus dans le plan stratégique du gestionnaire d'infrastructure".