Ce samedi après-midi, les passagers du train Téoz 3657 reliant Paris-Limoges, qui a déraillé le 12 juillet dernier et fait 7 morts, ont rencontré les autorités judiciaires. Une réunion d'information afin de faire le point sur l'enquête, les droits des victimes et les indemnisations.
170 victimes du déraillement du Paris-Limoges se sont présentées à 14h au Centre de conférence du ministère des affaires étrangères dans le 15ème arrondissement. La réunion était présidée par le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui a tenu à s'adresser aux familles. Sur place le procureur d'Evry, le directeur du BEA-TT (Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre) ont fait le point sur les enquêtes administratives et judiciaires en cours. Selon le procureur une premier rapport d'enquête pourrait être remis à la fin du mois de décembre.
Il a été aussi largement question de la procédure d'indemnisation des victimes mise en place. Une procédure exceptionnelle comme celle de la catastrophe AZF. Elle n'empêche cependant pas les victimes de se porter partie civile.
A la sortie de cette réunion qui a duré trois heures une partie des victimes ne semblait pas satisfaite.
L'indemnisation des victimes ne fait pas l'unanimité
Une convention a été signée cette semaine par le SNCF, la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs), le procureur d'Évry et Axa, assureur de la compagnie ferroviaire. Elle donne la possibilité à ceux qui le souhaitent de choisir un médecin afin d'expertiser le préjudice physique et moral subi. Une démarche qui reste sous le contrôle d'un expert indépendant. Les honoraires du praticien et de l'avocat seront pris en charge par AXA. Un montant d'indemnisation sera ensuite fixé. En cas de désaccord, la somme sera en partie versée et donnera lieu à la poursuite de la discussion devant un juge. «Il s'agit de déconnecter l'indemnisation de la procédure pénale qui peut être longue. Cette convention, n'empêche pas le recours à toute procédure judiciaire», indique Stéphane Gicquel, président de la Fenvac.
Pourtant l'Association des voyageurs usagers de chemin de fer (Avuc) a dénoncé jeudi ce processus d'indemnisation. Pour son porte-parole, Willy Colin, "On veut étouffer l'affaire. On veut acheter le silence des victimes".Il a ajouté "La justice n'est pas passée. L'instruction n'est même pas terminée et on commence à indemniser à l'amiable", a déploré Willy Colin. "On a le sentiment que la SNCF est en train de se dérober."
Selon lui, avec cet accord, la SNCF veut limiter le nombre de plaignants lors d'un éventuel procès. "On veut faire en sorte qu'il y ait le minimum de personnes
au procès."
>> Voir le reportage de Frédérique Hovasse et Frédéric Askienazy