Le bureau du Sénat examinera mercredi 3 juillet une demande de levée de l'immunité parlementaire de l'industriel et sénateur UMP de l'Essonne
Serge Dassault, ex-maire de Corbeil-Essonnes, aujourd'hui rattrapé par les affaires de fraude électorale.
Le bureau du Sénat s'est réuni mercredi et a été convoqué à nouveau pour mercredi prochain avec à son ordre du jour une demande de levée d'immunité concernant Serge Dassault. Celle-ci est réclamée par l'autorité judiciaire lorsqu'elle souhaite pouvoir entendre un parlementaire dans une affaire, ou prendre une mesure coercitive à son encontre.
Le maire UMP de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, bras droit de l'ancien édile Serge Dassault, avait été placé mercredi en garde à vue dans l'enquête sur une tentative d'homicide qui pourrait être liée à des soupçons d'achats de voix. Ces achats de voix sont dénoncés depuis des années par l'opposition municipale de la ville, qui avait contesté à deux reprises les élections, en 2008 puis en 2009.
La garde à vue de Jean-Pierre Bechter a été levée.
Des soupçons de fraude sur les élections municipales
L'élection municipale de 2008, remportée par le maire (UMP) sortant Serge Dassault avait été invalidée par le Conseil d'Etat en juin 2009, pour des dons d'argent, que l'industriel, dont la fortune est estimée à 9,9 milliards d'euros par le magazine Challenges, a toujours contestés.
Plusieurs personnes, dont une première victime des tentatives d'homicide, avaient témoigné par écrit au Conseil d'Etat sur les dons d'argent dont elles accusaient Serge Dassault, avant de se rétracter.
Déclaré inéligible pour un an, Serge Dassault avait confié la tête de liste pour l'élection municipale d'octobre 2009 à son bras droit Jean-Pierre Bechter, qui
avait été élu. Nouvelle annulation par le Conseil d'Etat en septembre 2010, au motif que le nom de Serge Dassault apparaissait sur les bulletins de vote de Jean-Pierre Bechter, mention "de nature à semer le doute". Et nouvelle élection en décembre 2010, de nouveau remportée par Jean-Pierre Bechter.
La justice, qui n'a pas établi de lien entre les tentatives d'assassinat et des achats de voix présumés, enquête actuellement sur les deux volets, de façon distincte.
>> Les explications de William Van Qui