"J'ai besoin de retourner au lycée" : à Corbeil, la lutte des lycéens de la filière STMG sans affectation continue

La mobilisation continue à Corbeil-Essonnes. Dans cette commune de l'Essonne, 22 lycéens restent sans affectation en classe de 1ère STMG. La commune se mobilise au cours d'une réunion prévue ce mardi 13 septembre.

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Depuis la rentrée, ils n'ont pas de cours. Une vingtaine de lycéens qui devaient entrer en 1ère STMG sont toujours sans affectation. Cela se passe au lycée Robert-Doisneau de Corbeil-Essonnes (Essonne). Une réunion se tient ce mardi 13 septembre à 18 heures à la mairie. Objectif : faire en sorte que ces élèves puissent enfin aller dans la filière qu'ils ont choisi. Pour les élèves comme pour leurs parents, trouver une solution devient urgent.

La crainte du décrochage scolaire

"J'ai besoin de retourner au lycée, je ne peux pas rester à la maison, ce n'est pas possible" : ce cri du cœur est celui de la fille de Dora. À 16 ans, elle tient à intégrer une classe de 1ère STMG, à Corbeil-Essonnes. Problème : c'est impossible pour elle, ainsi que pour une vingtaine de ses camarades. La mère de famille, habitante d'Evry (Essonne), a pourtant écrit un premier mail à la direction départementale de l'Education nationale. Un courriel envoyé le 7 septembre dernier. Sans réponse.

Ce n'est que par l'intermédiaire du lycée Robert-Doisneau, dont dépend sa fille, qu'elle reçoit un début d'explication. "Le lycée me fait part d'une réponse du directeur académique qui envisagerait d'ouvrir de nouvelles classes dans cette filière, mais sans préciser où", indique Dora. Elle relance ces services une seconde fois, deux jours plus tard. "Aucun élément susceptible de vous éclairer", indique le mail de la Direction académique de l'Essonne que nous avons pu consulter.

Le temps presse. "Elle connaît les œuvres à étudier, elle a acheté des Annabac et elle a demandé les notes de cours à ses amies. Au début, elle était motivée. Là, ça devient compliqué : son moral se dégrade. Elle commence à déprimer. En travaillant toute seule, elle ne sait pas si ce qu'elle fait est juste ou si elle se trompe", s'inquiète la mère de famille. 

Elle espère tout de même que la réunion organisée à Corbeil puisse faire avancer les choses. "Je vais y participer, il s'agit de son avenir qui se joue. Mon inquiétude, c'est qu'ils répondent à notre demande, mais en déplaçant ma fille dans un lycée loin de chez elle.
"À 16 ans, on n'a pas le permis et il est hors de question qu'elle se déplace à moto. Il faut absolument trouver une solution. Le risque au final, c'est qu'elle fasse un décrochage scolaire, parce qu'on n'a pas pu l'affecter à la classe qu'elle souhaitait. Le gouvernement a l'obligation de permettre aux lycéens la poursuite de leur scolarité", appuie Dora.

Rêve en suspens, solution radicale

Cet enfer dure aussi pour Luna, 16 ans. La jeune fille veut devenir "agent immobilier", et compte pour cela sur la filière STMG. Des rêves pour le moment en suspens, parce qu'elle n'a pas pu faire sa rentrée comme les autres. Les conséquences sont pour l'heure lourdes, d'après sa mère : "J'ai dû l'emmener chez le médecin, aujourd'hui". "Elle déprime et ne se sent pas bien du tout : elle n'en dort pas. Le médecin a dû la placer sous médicament", complète l'habitante de Saint-Pierre-du-Perray.

La famille est résignée. "Tout est au point mort, le lycée nous a dit d'attendre. On voulait bien l'inscrire avec mon époux dans un lycée privé, mais il faut un financement. On a pensé aussi à la scolariser dans un établissement proche du lieu de travail de mon époux, en Seine-et-Marne. Le problème, c'est que les démarches sont longues", explique la maman de Luna. 

Dans leur lutte, ces élèves et leurs familles sont soutenus par la commune de Corbeil-Essonnes. "Il n'y a pas plus d'évolution depuis la manifestation organisée mardi dernier devant l'inspection académique", déplore aussi la ville de Corbeil. "Sur notre ville, ce sont 22 élèves qui n'ont pas d'affectation en 1ère STMG", s'indigne Michel Nouaille, adjoint au maire de Corbeil en charge de la réussite scolaire et éducative. Passage à la vitesse supérieure : "nous organisons donc une réunion ce mardi 13 septembre, en présence d'un avocat, pour faire le point sur la situation et envisager les suites", précise l'élu.

Un lycée en surcapacité

De son côté, l’académie de Versailles dont dépend le lycée indique que la création de classes supplémentaires n'est pas possible, pour le moment : "Le lycée Robert Doisneau de Corbeil-Essonnes accueille déjà l’ensemble des élèves toutes filières confondues dans la limite des capacités qui sont les siennes". La semaine dernière, ces services nous indiquaient entreprendre "plusieurs actions pour augmenter la capacité d'accueil de la filière".

L'académie ajoute que "depuis juin, différentes mesures ont été mises en place afin de répondre aux demandes d’affectations, par la création de trois classes de 1ère STMG ainsi que l’augmentation des capacités d’accueil en 2nde professionnelle". Elle dit aussi proposer "l'orientation dans des classes de 1ère professionnelle vacantes ou le redoublement en seconde générale ou technologique", comme autres solutions. 

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