Le parquet de Créteil a ainsi ouvert ce jeudi une information judiciaire contre X pour "faux en écriture publique", "escroquerie au jugement" et "violences volontaires", le tout par "personne dépositaire de l’autorité publique".
C’est une véritable enquête dans l’enquête dans l’affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon (Essonne) en 2016.
Cinq ans et deux procès aux assises plus tard, un juge d’instruction a été nommé pour examiner les accusations de falsification de l’enquête menée par la Sûreté départementale de l’Essonne. C’est un nouveau rebondissement dans cette affaire.
Tout est parti du visionnage par les avocats de la défense des vidéos effectuées lors des gardes à vue des prévenus et des témoins. Ces vidéos ne correspondent pas aux procès-verbaux menés par les policiers. "Le témoin est venu dire qu’il était absolument certain, formel, catégorique que mon client n’avait pas participé et la retranscription va venir lui faire dire exactement l’inverse", confie l’avocate de la défense Me Sarah Maugier Poliak, interrogée par France 3 Paris Île-de-France, ajoutant que c’est "sur cette base là que les magistrats et les avocats de la défense vont travailler. C’est pour cela que c’est gravissime. On fait confiance aux fonctionnaires de police, c’est la base de travail et le socle de notre procédure".
"C'est une confiance qui est rompue"
Suite aux plaintes déposées par les cinq avocats de la défense, le parquet de Créteil a ainsi ouvert ce jeudi une information judiciaire contre X pour "faux en écriture publique", "escroquerie au jugement" et "violences volontaires", le tout par "personne dépositaire de l’autorité publique". "C’est depuis ce dossier que j’ai pris le réflexe, en tous cas dans les procédures les plus graves, de demander systématiquement une copie de travail parce que je dois vérifier. C’est épouvantable. C’est une confiance qui est rompue. Auparavant, jamais il ne me serait venu à l’esprit de remettre en cause des procés-verbaux rédigés par des fonctionnaires de police", martèle Me Sarah Maugier Poliak.
Après huit acquittement en appel en avril 2021 - sur les treize accusés qui comparaissaient alors -, policiers et politiques sont montés au créneau contre le laxisme de la justice. Il s’avère, au final, que c’est l’enquête policière qui est mise en cause.