Florence Portelli, porte-parole de Valérie Pécresse, était l’invitée de Dimanche en politique sur France 3 Paris Île-de-France. Elle a détaillé le programme immigration des Républicains.
Les chiffres sur les flux migratoires en France en 2021 ont été présentés cette semaine. Plus de 271 000 titres de séjours ont été délivrés pour la première fois l’an passé. Des chiffres qui s’invitent dans cette campagne présidentielle et qui mettent une nouvelle fois le sujet de l’immigration au débat.
"C’est un échec de la politique d’Emmanuel Macron", commente Florence Portelli. "La baisse des chiffres en 2020 était un écran de fumée, affirme-t-elle. Il y a une explosion record des titres de séjour délivrés, un record d’immigration illégale et un effondrement des reconduites à la frontières."
Le problème est double, selon elle : "Il y a le problème de l’affaiblissement de l’Europe, avec des pays comme l’Italie, la Grèce, la Pologne qui subissent des attaques hybrides où les migrants sont instrumentalisés par des pays hostiles qui tentent de déstabiliser l’Europe. Et puis il y un problème national, celui de l’intégration. On ne peut pas accueillir toute la misère du monde comme disait Michel Rocard. Il faut pouvoir intégrer les gens, leur donner une dignité."
Et la maire LR de Taverny de rajouter : "Moi je connais des foyers ex-Sonacotra, où des personnes déboutées du droit d’asile il y a 20 ans continuent de vivre dans un tout petit studio. On n’est pas très loin des conditions carcérales. C’est un progrès social ça ? Je ne crois pas !"
Quotas d’immigration, prestations sociales au bout de cinq ans de résidence, droit du sol conditionné…
De l’immigration, Valérie Pécresse en a donc fait un argument de campagne. Si elle est élue, elle soumettra au peuple une loi constitutionnelle pour mettre en œuvre son programme afin de réduire les flux migratoires. Ainsi, la candidate prône aujourd’hui une immigration choisie, via l’instauration de quotas d’immigration, votés chaque année par le parlement en fonction des besoins économiques et des capacités d’intégration. Elle souhaite aussi suspendre les visas pour les pays qui ne délivrent pas les laissez-passer consulaires pour le rapatriement de leurs ressortissants expulsés de France. Les prestations sociales ne seraient accordées qu’au bout de cinq ans de résidence en France. Mais la candidate LR à la présidentielle souhaite aussi conditionner le droit du sol à la maîtrise de la langue et au respect des valeurs républicaines.
"La maîtrise du français est un facteur d’intégration, indique Florence Portelli. Dans ma commune, j’essaie vraiment d’aider mais j’ai des gens qui ne travaillent pas, qui ne parlent pas français, qui ne comprennent pas les enseignants de leurs enfants et qui se retrouvent déclassés. Aujourd’hui, il suffit d’assister aux cours de français… Mais aucun examen n’est exigé pour obtenir la nationalité."
"Les demandes de naturalisation ont augmenté en 2021", ajoute Florence Portelli. "La naturalisation, c’est le premier pas vers l’intégration, lui rétorque Sabrina Sebaihi, secrétaire régionale EELV IDF et porte-parole de Yannick Jadot. Aujourd’hui les valeurs de la France, c’est aussi de vivre en famille, de se marier avec qui on souhaite… J’ai l’impression qu’on renie les valeurs de la France."
"L’immigration n’est pas le sujet premier de cette campagne, poursuit Sabrina Sebaihi. A chaque fois, on agite le chiffon rouge. Je ne pense pas qu’il faille évacuer le sujet mais dire que depuis 30-40 ans, toutes les politiques mises en œuvre ont été un échec car elles ont été prises sous le prisme sécuritaire seulement. On a oublié le digne accueil." EELV souhaite une politique européenne de l’immigration et revenir sur la directive Dublin, qui prévoit que la demande d’asile doit être traitée par le pays d’arrivée.