Avec le hashtag #GCUM, des franciliens dénoncent les comportements de certains automobilistes ou motards, via les réseaux sociaux. "On a avancé sur les problèmes de stationnement, mais il y a encore du travail", explique l’association 60 millions de piétons.
Une voiture garée sur une piste cyclable, une moto laissée au beau milieu d’un trottoir… Pour dénoncer le phénomène du stationnement sauvage, des habitants de nombreuses villes en Île-de-France multiplient les publications en utilisant le hashtag #GCUM sur Twitter. L’acronyme, volontairement provocateur, signifie "garé comme une merde".
Massy en Essonne, Montreuil en Seine-Saint-Denis, Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine… A chaque fois, des piétons ou des cyclistes partagent leur colère.
Alors qu’un piéton à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) déplore par exemple le risque d’accident causé par le stationnement sauvage, un autre – du côté de Montreuil et Romainville (Seine-Saint-Denis) – demande également de "respecter les trottoirs et de ne pas mettre en danger des enfants", expliquant être "obligé de marcher sur la route".
"Toujours plein de #GCUM en ville, je pourrais faire plusieurs photos tous les jours de véhicules garés sur les passages piéton", affirme par ailleurs un habitant, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).
"Heureusement que le code de la route dit bien qu'avec le warning on a le droit de stationner n'importe où", dénonce encore ironiquement un cycliste à Montrouge dans les Hauts-de-Seine. A noter d’ailleurs que mal garer son véhicule peut donner lieu à une amende allant de 35 à 135 euros, selon la gravité de l'infraction (stationnement "gênant", "très gênant" ou "dangereux").
"Le stationnement des motos est un vrai fléau"
"Le problème est le même dans toutes les grandes villes en France, explique Jean-Paul Lechevalier, porte-parole de 60 millions de piétons, à France 3 Paris IDF. L’espace est réduit, et tout le monde cherche à garer sa voiture. Mais certains automobilistes considèrent à tort que stationner est pour eux un droit absolu. Ils semblent oublier que les autorités n’ont pas l’obligation de fournir des places aux particuliers, et leurs objets privés, sur l’espace public. Pour trouver une place de stationnement, il y a les parkings."
"Dans à peu près toutes les petites communes en Île-de-France, il y a une pratique qui consiste à stationner à cheval sur le trottoir, indique par ailleurs le porte-parole de l’association, basée à Paris. Les rues sont étroites et les automobilistes considèrent que la place située devant leur pavillon est destinées à stationner leur véhicule. C’est interdit mais tout le monde le fait."
Et d’ajouter : "Il y a le phénomène de stationnement sauvage des voitures, mais il y a aussi les motos, qui se moquent des obstacles installés. Le stationnement des motos est un vrai fléau."
Les motos ont beaucoup de succès, et la verbalisation est encore minime. Les motards se moquent des potelets.
"Au fil des années on a avancé sur les problèmes de stationnement, mais il y a encore du travail", estime globalement Jean-Paul Lechevalier : "Une des bonnes mesures prises par les autorités a été de mettre en place des obstacles physiques pour protéger les trottoirs, avec souvent des potelets. A une époque dans la capitale, tous les trottoirs servaient pour stationner."
"A Paris, des efforts ont été faits pour réduire l’emprise des places de stationnement des voitures, note également le porte-parole. Avec la crise sanitaire, certaines zones destinées aux piétons ont été élargies, pour éviter d’avoir des trottoirs trop encombrés devant les commerces. J’espère que ça va se pérenniser. C’est une bonne idée mais ça ne concerne que quelques rues, alors qu’il y a 3 000 km de trottoirs dans Paris intramuros."
"Les motos ont beaucoup de succès, et la verbalisation est encore minime. Les motards se moquent des potelets", déplore par ailleurs Jean-Paul Lechevalier, qui souhaite la mise en place d’un stationnement payant sur des zones dédiées pour les deux-roues motorisés, comme à Vincennes et Charenton. La Fédération Française des Motards en Colère Paris Petite Couronne (FFMC PPC) multiplie d’ailleurs les manifestations ces derniers mois pour maintenir le stationnement gratuit à Paris.
Pour ce qui est des voitures, motos et scooters mal garés, les cas peuvent être signalés via l’application DansMaRue (DMR) sur smartphone, pour prévenir la DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) qui peut faire enlever les véhicules par la fourrière.
A noter qu'un site Internet, qui affirme avoir été le "créateur du concept "Garé comme une merde" en 2007", et qui commercialise des autocollants "ayant pour vocation la sensibilisation des conducteurs indélicats", explique "avoir diffusé plus d'un millions de stickers".