Les tests antigéniques permettent de réduire les délais de transmission des résultats du coronavirus. Les patients reçoivent leurs résultats en moins de 30 minutes. Ils sont destinés à tester le personnel des maisons de retraite.
Une campagne de "déploiement de tests antigéniques" a été lancée dans les Ehpad sur tout le territoire "en vue d’assurer un dépistage massif des professionnels de ces établissements au retour des congés de la Toussaint", explique un protocole de l’État.
"D'ici la fin de semaine ou le début de la semaine prochaine, tous les Ehpad seront équipés en tests antigéniques", a déclaré à l’AFP Brigitte Bourguignon, la ministre déléguée chargée de l'Autonomie, en marge d'un déplacement dans une maison de retraite médicalisée à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, ce mardi.
"C’est une très bonne nouvelle même si aujourd’hui nous avons réussi à surmonter la difficulté des délais. Nous avons les résultats en 24 ou 48 heures. Mais avec ce virus, ce qui compte, c’est la réaction rapide. Si on attend même 24 heures, c’est trop tard", indique Louis Matias, directeur d’un Ehpad de l’Ordre de Malte à Clamart et référent personnes âgées à la Fehap.
Marge d’erreur des tests négatifs
Ces tests ont été essayés dans une dizaine d’Ehpad par département avant d’être déployés massivement. Le directeur de cet établissement pour personnes âgées dit avoir reçu 200 tests."Nous avons de quoi tester deux fois notre population de salariés. En Ile-de-France, nous avons la consigne de dépister régulièrement nos salariés, tous les 14 jours. Va-t-on rester dans cette procédure ? On n’en sait rien", poursuit-il.
Avec cette situation aggravée qui se profile, ce dernier affirme avoir "appris à gérer, comme pour la canicule. Nous sommes prêts pour la deuxième vague. Mais une grosse inquiétude porte sur les ressources humaines, en particulier sur les infirmiers et les aides-soignants. Cette fois-ci, on n’aura pas la chance d’avoir des renforts de province."
Vers une suppression des visites ?
Alors que deux conseils de défense sanitaires ont lieu ce mardi et mercredi, l’inquiétude de nouvelles mesures restrictives augmente, surtout en Île-de-France.Pour les familles, l’idée de visiter sans contrainte leurs proches reste un espoir lointain en raison du nombre de tests, mais aussi de leur fiabilité. "Même si le test est très significatif quand il est positif, il reste encore une marge d’erreur quand il est négatif. Il y a 20 à 30 % de faux négatifs", explique Louis Matias.
"Il y aura des décisions concernant les Ehpad", a confirmé Mme Bourguignon, sans préciser les pistes sur la table. Elle a toutefois plaidé pour "isoler et protéger en ne fermant pas totalement les droits de visite" aux résidents qui avaient été particulièrement touchés par le confinement de mars à mai.