Le député des Hauts-de-Seine LREM Thierry Solère a été mis en examen vendredi pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d'influence. Les faits remontent à la période où il était conseiller général des Hauts-de-Seine puis député et qu'il appartenait encore à la famille LR.
La mise en examen concerne les infractions de fraude fiscale, détournement de fonds publics par dépositaire de l'autorité publique, recel de violation du secret professionnel, trafic d'influence passif concernant quatre sociétés, recel d'abus de bien sociaux, recel d'abus de confiance, financement illicite de campagnes électorales, portant sur une période comprise entre 2003 et 2017, a précisé la procureure de Nanterre Catherine Denis.
Thierry Solère, un proche du Premier ministre Edouard Philippe, a en outre été placé sous le statut de témoin assisté pour les infractions de manquements aux obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et trafic d'influence passif concernant une cinquième société.
L'élu des Hauts-de-Seine a été entendu durant cinq jours par les trois magistrats instruisant cette affaire depuis le 1er février dernier. Il faisait l'objet d'une enquête préliminaire depuis septembre 2016, pour des faits remontant à la période où il était conseiller général des Hauts-de-Seine puis député et alors qu'il appartenait encore à la famille LR.
L'affaire a débuté en 2016 par une plainte de Bercy pour fraude fiscale, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. M. Solère était alors porte-parole du candidat LR à la présidentielle François Fillon. Il est soupçonné par les enquêteurs d'avoir usé de sa position d'élu pour favoriser certaines sociétés pour lesquelles il travaillait en tant que conseiller, afin qu'elles obtiennent des contrats publics.
Le député a toujours contesté les faits.
Elu député en 2012, Thierry Solère, 48 ans, avait quitté avec fracas la campagne LR au début de l'affaire Fillon. Il a rejoint LREM en 2017.