
Un ancien ministre burundais et diplomate à l'Unesco et sa femme sont jugés à partir de ce lundi à Nanterre. Ils sont accusés d'avoir employé un homme dans leur maison des Hauts-de-Seine en le faisant travailler 19 heures par jour, 7 jours sur 7 pour 50 euros par mois.
Selon les parties civiles, il a alors dû travailler 19 heures par jour, 7 jours sur 7, s'occupant du ménage, du jardin, de la cuisine, de la lessive, ainsi que des soins d'un des enfants du couple, un adulte souffrant de handicap.
L'homme était "insulté" et "rabaissé", dormait dans la cave sans conditions d'hygiène basiques, son passeport lui ayant été enlevé, décrivent les parties civiles, qui ajoutent qu'il devait recevoir environ 50 euros de rémunération par mois – une somme qui n'a, de plus, pas été versée en intégralité.
Les deux prévenus, qui contestent toute infraction, comparaissent ainsi pour traite d'être humain, travail dissimulé, emploi d'un étranger sans titre et aide au séjour irrégulier.
Aujourd’hui nous plaidons pour un type incroyable, à l’histoire incroyable #nopressure @MartinPradel @alexreynaud1 https://t.co/XuedADGH6z
— Camille Lucotte (@CamilleLucotte) September 9, 2019
"Un ami de la famille"
Le diplomate "a été meurtri et très peiné" de "cette dénonciation qu'il considère comme calomnieuse et nous ferons en sorte de faire éclater la vérité", a déclaré Me Dominique Naveau-Duschesne, son avocate."Les pièces du dossier montrent les contradictions qu'il y a entre (les) déclarations (du plaignant NDLR) et la réalité", a-t-elle assuré, ajoutant qu'il s'agissait d'un "ami de la famille, qui était traité comme un membre de la famille".
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G. Mpozagara « il ne voulait pas rentrer au Burundi ! » « Il pouvait partir quand il voulait ! » Juge : « sans passeport et sans argent ? »
— Isabelle Audin (@IsabelleAudin) September 9, 2019
Sa rémunération ? G.M « Il était logé et nourri. »
Juge « il dormait à la cave et avait droit à une assiette de riz »#proces #Burundi
Déjà condamné en 2007 pour ces infractions
Le couple avait été condamné en 2007 à Nanterre dans un dossier similaire, puis ils avaient été relaxés en appel.À l'époque, ils avaient été accusés "d'avoir maintenu dans des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine" deux jeunes parentes, indique dans un communiqué le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM), partie civile au procès de lundi.
La CNCDH exprime son inquiétude face au manque d'engagement du gouvernement français dans la lutte contre les nouvelles formes d'esclavage. @cncdh #esclavage #traite #moderne https://t.co/e4Dz6CG8do
— CCEM (@CCEM_France) May 13, 2019
En juillet 2013, le parlement français a introduit dans le code pénal le travail forcé, la réduction en servitude et la réduction en esclavage.