Le secrétaire départemental SUD Poste 92, Gaël Quirante, a été condamné mercredi 18 décembre à trois mois de prison avec sursis pour "vol avec violence" en 2018 lors de la longue grève des postiers du département. Il a fait appel de la décision.
Les faits remontent à la grande grève des postiers des Hauts-de-Seine entre mars 2018 et juillet 2019.
Deux cadres ont porté plainte, l'une d'elle affirmant que Gaël Quirante l'avait poussée et lui avait arraché des mains son téléphone professionnel le 2 mai 2018, alors qu'un groupe de grévistes cherchait à pénétrer dans le bureau de poste de Neuilly-sur-Seine.
Le directeur du bureau de poste de Boulogne-Billancourt a lui aussi déposé une plainte, expliquant avoir été brièvement saisi au cou par Gaël Quirante alors qu'il cherchait à récupérer un micro dans un bureau investi par des grévistes.
Le syndicaliste avait été licencié pour faute grave en mars 2018, sur la base d'une condamnation à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "séquestration" de cadres en 2010, déjà au cours d'une grève. C'est ce licenciement, décidé contre l'avis de l'inspection du travail, qui avait allumé la mèche du conflit social. Les revendications s'étaient ensuite étendues aux conditions de travail et un conflit dur s'était engagé.
Gaël Quirante a comparu hier mercredi au tribunal correctionnel de Nanterre, devant lequel environ 200 personnes s'étaient rassemblées en signe de soutien au syndicaliste poursuivi pour vols avec violence. Le tribunal a relaxé Gaël Quirante des faits reprochés à Boulogne, mais l'a condamné à 3 mois de prison avec sursis pour ceux de Neuilly. Il devra aussi verser 1.750 euros de dommages et intérêts.
Gaël Quirante qui a fait appel de la décision "extrémement sévère". Il s'est dit surpris et indigné : "On est à la fois surpris et indignés du fait qu'on puisse rendre une décision de manière aussi expéditive", a-t-il estimé.
Les deux plaignantes ont déclaré être satisfaites de cette décision qui a dit le droit a réagi l'avocat des deux cadres, Me Philippe Rossignol.