Dans un long communiqué de trois pages, Jean-François Balaudé, le président de l'Université Paris-Nanterre revient sur les "événements de ces derniers jours".
Dans son communiqué, Jean-François Balaudé, le président de l'Université Paris-Nanterre, commence par faire référence à plusieurs faits survenus ces derniers jours sur le site Tolbiac de l'Université Paris 1 : les violences qui se sont produites en fin de semaine dernière devant le site, le saccage du local de l'Union des étudiants juifs de France et la découverte, deux jours plus tard dans l'enceinte de cette même faculté, de cocktails molotov. À Nanterre, les intrusions externes ont commencé tôt lundi dernier.
La crainte d'une occupation type "Tolbiac"
À 6h30, des personnes "non-identifiées" s'introduisent dans une salle de l'Université de Nanterre et la présidence reçoit un "mail anonyme de revendication" avec des "motifs largement éloignés de la contestation de la loi orientation et réussite étudiante". L'Université craint alors une "occupation du type de celles ayant cours à Tolbiac".Jean-François Balaudé explique : "C'est pour cette raison que j'ai décidé [...] de recourir à un moyen exceptionnel dont je n'aurais jamais pensé avoir à user : la réquisition des forces de police pour procéder à l'évacuation de cette occupation. Je n'aurais jamais utilisé cet instrument [...] si nous avions pensé pouvoir régler ce problème par nos propres forces. Mais, en considérant les modes d'action employés par les groupes rapidement et durablement installés dans les différentes universités, les échanges avec les services de l'Etat m'ont conduit à estimer que nous n'y pourrions faire face par nous-mêmes."
"Je comprends le désarroi des collègues et étudiants"
L'opération policière commence à 11h30. "Rapidement, une partie des occupants du local E1, dont quelques étudiants de l'université reconnus par des collègues, montent sur les toits et menacent de sauter", poursuit le président. "Des tentatives de dialogues ont lieu, pour parvenir à une solution sans interpellation : elles s'avèrent infructueuses. À 14h15, les forces de police décident de se replier, sans que moi-même ou les membres de mon équipe en connaissent la raison.""Dès que les CRS eurent manifestement quitté le bâtiment, des étudiants et collègues y ont pénétré [...]. C’est ainsi que, lorsque les forces de police sont revenues dans le bâtiment, elles se sont retrouvées face à un groupe mêlant des étudiants et personnels mobilisés avec les occupants initiaux. [...] Nous n'avons rien su de l'identité des personnes interpellées, qui se révélèrent pour la plupart (si ce n'est en totalité) non pas les occupants initiaux, mais des étudiants de Nanterre (à une exception près, semble-t-il) qui n'avaient rien à voir avec l'occupation."
"Je comprends le désarroi des collègues et étudiants qui se sont retrouvés au milieu de cette intervention dont ils n'étaient nullement la cible, et je regrette évidemment beaucoup que cette intervention n'ait pas conduit à déloger les seuls trente occupants de la nuit, mais ait aussi concerné des étudiants non impliqués. Toutefois, je tiens à redire de la manière la plus ferme que la réquisition des forces de l'ordre n'avait strictement rien à voir avec les mobilisations contre la loi orientation et réussite étudiante."
Lire le communiqué de presse du Président de l'Université Paris-Nanterre