Le tribunal de grande instance de Nanterre a ordonné l'expulsion de Roms du bidonville de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), installé depuis juillet 2016 sur un terrain qui borde l'autoroute et appartenant à l'État.
Dans son ordonnance en référé, le tribunal a ordonné,"si besoin avec le concours de la force publique, l'expulsion" des occupants du bidonville "à l'expiration d'un délai de quatre mois".
Le tribunal appuie sa décision sur le "caractère dangereux de l'occupation à la fois pour les occupants eux-mêmes et pour les automobilistes". Le bidonville est en effet installé entre deux voies rapides, à quelques mètres d'une route nationale.
Des élus de Gennevilliers, dont le maire (PCF), avaient bloqué il y a une semaine l'accès à cette nationale, la RN315, pour protester contre l'État qui, selon eux, ne "fait rien" depuis des mois. La préfecture des Hauts-de-Seine avait indiqué la semaine dernière "être dans l'attente de cette décision de justice pour pouvoir agir".
Le maire Patrice Leclerc a prévenu qu'il organiserait un nouveau blocage de la RN315 le 10 mai "si rien ne bouge" d'ici là.
Le bidonville, sans accès à l'eau potable, abrite entre 100 et 200 personnes selon la mairie, environ 80 selon la préfecture. Médecins du monde, une des rares associations à oeuvrer régulièrement dans le campement, installé à l'été 2016, a indiqué pour sa part avoir comptabilisé quelque 300 personnes, originaires de Roumanie, pour moitié des enfants non scolarisés.