Municipales 2020 : de droite ou de gauche, ces femmes nouvellement élues qui ont mis fin à des baronnies

Chaque élection réserve son lot de surprises. En Île-de-France, que ce soit dans des communes de la petite couronne ou plus rurales, des femmes ont bousculé les pronostiques et ont ravi la mairie à des politiques chevronnés.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Sans nul doute, certains maires ont fait face au "dégagisme" municipal, selon l’expression popularisée en 2017 par Jean-Luc Mélenchon, chef de fil de La France Insoumise. A Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), à Châtillon (Hauts-de-Seine) ou à Morsang-sur-Orge (Essonne), portrait de trois femmes qui ont fait basculer l’élection dans leur commune.
 

Agnès Pottier-Dumas à Levallois

Elle n’était pas encore née que déjà, Patrick Balkany était maire de Levallois-Perret. Âgée de 35 ans, Agnès Pottier-Dumas lui succède ce vendredi 3 juillet après avoir été largement élue à l’issue du second tour des municipales mettant fin à près de 40 ans de règne (presque sans interruption) des époux Balkany à la tête de la ville.

Pourtant, elle aurait pu n’être que celle choisie par l’ancien édile. Ancienne attachée parlementaire et directrice de cabinet de Patrick Balkany, elle avait été désignée une première fois pour prendre sa succession en 2017 à la députation (suite à ses mises en examen, mandat remportée par Céline Calvez, LREM). Mais ayant démissionnée trop tardivement du cabinet de Valérie Pécresse à la région Île-de-France, elle avait été déclarée inéligible.

Naturellement, elle avait été choisie pour prendre la succession de son mentor à la tête de la ville, une nouvelle fois empêché de se présenter car cette fois-ci, en prison. Mais une phrase lâchée peu avant le premier tour des municipales avait provoqué la fureur des époux. Selon elle, ils "n'auraient plus aucun rôle ni au sein de la mairie, ni au sein d'aucun service ni au sein d'aucun satellite".

Après un lâchage public en règle, elle aura confirmé son avance du premier tour en étant largement élue. A ceux qui affirment qu’elle gouvernera la ville comme les Balkany, elle répond : "Mon style est différent de celui de Patrick Balkany qui pouvait être dans le show, voire dans la provocation", a-t-elle affirmé à Ouest-France. Et de réitérer son engagement : les anciens élus n’auront "aucun poste".
 

Nadège Azzaz à Châtillon

Autre ville des Hauts-de-Seine remportée par une femme, mais de gauche cette fois-ci, Châtillon. Nadège Azzaz (PS) avait deux ans quand l'ancien maire Jean-Pierre Schosteck (LR) a été élu. Ancien sénateur (successeur de Charles Pasqua) et député des Hauts-de-Seine, il a donc géré la ville pendant … 37 ans. Pas candidat à sa succession, il a tenté de propulser Jean-Paul Boulet à la tête de la mairie, son ancien premier adjoint "pour poursuivre dans cette voie […] et pour faire obstacle aux ambitions personnelles démesurées de certains".

Nadège Azzaz est donc venue bousculer cette volonté dans ce bastion de la droite. Confortablement élue (avec 56,17% des voix), elle affirme ainsi : "Le temps des femmes est peut-être venu. Tant mieux", dans une interview accordée au Parisien. Ayant grandi et fait sa scolarité dans la ville, elle a adhérée au Parti socialiste en 2007. Sept ans plus tard, elle est élue conseillère municipale et entre dans l'opposition.

Mère deux fille de quatre ans, elle exerce le métier de cadre RH à l'INRA. "Pendant la campagne, il m'est arrivé d'être à un point de distribution de tracts avec mes deux filles et un biberon à la main. Je jongle comme toutes les femmes qui se démènent au quotidien", s'est-elle ainsi confiée au même média.

Désormais, elle va se consacrer à plein temps à la mairie de cette commune des Hauts-de-Seine, pour une fonction qu'elle juge être "le plus beau mandat du monde".
 

Marianne Duranton à Morsang-sur-Orge

Dans cette commune proche de la forêt de Sénart, une femme UDI a mis fin à la gestion d'une ville tenue historiquement par le PCF (depuis 1953). Marjolaine Rauze, maire depuis 1996, ne se représentait pas lors de ce scrutin. Elle avait chargé sa première adjointe, Marie-Claire Arasa, de reprendre le flambeau rouge. En tête au premier tour, elle a finalement perdu au second contre Marianne Duranton (élue avec 53,3% des voix).

Cette entrepreneure, déjà élue au Conseil régional d'Île-de-France (dans la majorité de Valérie Pécresse), a aussi bénéficié du soutien de LREM. Elle a été auparavant chef de cabinet et conseillère parlementaire de 2007 à 2010 de Martin Hirsch lorsqu'il était Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté. Elle a aussi été directrice administrative et financière de l’UDI.

Une élection en forme de revanche pour la candidate qui s'était présentée une première fois en 2014 mais avait été battue par Marjolaine Rauze (qui l'avait déjà emporté avec 53,3% des voix). "Quel bonheur ce soir que cette belle victoire au second tour de l’élection municipale de Morsang-sur-Orge par laquelle 53,32% des électeurs ont manifesté leur désir de changements!", a-t-elle expliqué sur sa page Facebook.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information