Alors que 300 SDF vivent dans le métro, l’Île-de-France va ouvrir deux "Maisons Région Solidaire" cet hiver

Alors qu’une étude réalisée par le Samu social de Paris révèle que près de 300 sans-abri vivent dans le métro, la Région annonce l’ouverture cet hiver de deux lieux dans les Hauts-de-Seine dédiés à l’« accueil à long terme » et à la réinsertion.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Comment faire face à l’« urgence sociale » que représente la situation des sans-abri du métro ? La Région Île-de-France et IDF Mobilités, avec la RATP, publient ce lundi une étude dédiée au sujet, confiée à l’Observatoire du Samu social de Paris. L’enquête explique que, chaque jour, « entre 200 et 350 personnes dorment dans le métro selon les saisons et certaines d’entre elles ne bénéficient d’aucune prise en charge ». Sur l’ensemble de l’année 2018, « près de 2 500 personnes différentes ont été identifiées ».

L’étude explique que le profil de ces SDF vivant en souterrain – des hommes en grande majorité, « relativement âgés » – va du « travailleur pauvre sans domicile », en augmentation ces dernières années, « aux personnes fortement désocialisées, dont certaines connaissent des problèmes d’addiction, une grande précarité sanitaire, voire des troubles psychiques ». 30 % des hommes sans-abri déclarent ne jamais boire d’alcool, 21 % expliquent à l’inverse avoir une forte alcoolisation quotidienne, et « un quart des personnes a expérimenté l’usage de drogues ou de médicaments détournés de leur usage au cours des 12 derniers mois ».

Un quart des hommes sans solution d’hébergement depuis au moins cinq ans

Toujours d'après l'étude, un tiers des sans-abri du métro déclarent n’avoir aucun revenu, tandis qu’un tiers mendient. A noter aussi que « près des deux tiers des hommes sont sans solution d’hébergement depuis au moins six mois, la majorité depuis au moins un an, un quart depuis au moins cinq ans », tandis que « plus d’un homme sur dix enquêté sur le réseau est sans solution d’hébergement depuis au moins dix ans sans discontinuer ». D’après la Région et IDF Mobilités, les stations où l’on trouve le plus de sans-abri sont Auber-Opéra, Nation, République, Charles de Gaulle-Etoile, Châtelet, Saint-Lazare, et Strasbourg-Saint-Denis.

Une « Maison Région Solidaire » à Clichy-la-Garenne, gérée par la Croix-Rouge

Si la Région, présidée par Valérie Pécresse (ex-LR, Libres), pointe du doigt la « forte désocialisation » des SDF et un bilan « dramatique sur le plan humain », l’enquête se concentre aussi les « conséquences » de cette situation « sur la régularité des transports, la sécurité et la propreté ». Et alors que l’étude souligne que, selon les SDF interrogés, le métro représente pour eux un « lieu de halte, de refuge et de vie », la Région met en avant ses futures « Maisons Région Solidaire » : des lieux « d’hébergement, de réinsertion, de resocialisation en lien avec des professionnels de santé » censés se concentrer sur l’« accueil à long terme de jour comme de nuit ». La Région annonce deux sites avec des premières places disponibles dès cet hiver. L’une des « maisons régionales » se situe à Clichy-la-Garenne, dans les Hauts-de-Seine, sur un terrain appartenant à l’État. Le lieu devrait accueillir à terme 120 personnes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et une dizaine de places seront disponibles dès la semaine du 18 novembre. La « maison » sera gérée par la Croix-Rouge.

Un site à Issy-les-Moulineaux dédié aux femmes et aux familles

Un autre site, dédié aux femmes et aux familles, prend place à Issy-les-Moulineaux, toujours dans les Hauts-de-Seine, dans un immeuble de type HLM proche de la gare RER. Egalement ouverte en permanence, le lieu doit permettre d’héberger 25 personnes. L’ouverture des premières places est prévue dès la semaine du 25 novembre, et la « maison » sera gérée par Seine Ouest Insertion.
A noter que, pour ce qui est de l’étude, l’enquête a duré six mois et se base sur « plus de 50 maraudes du Recueil Social (l’équipe de la RATP dédiée à l’assistance aux sans-abri), l’observation en station de plus de 700 sans-abri, la conduite de plus de 50 entretiens avec des sans-abri, et le renseignement de plus de 100 questionnaires par des sans-abri ». La dernière étude sur le sujet datait d’il y a 30 ans.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information