Syndrome du bébé secoué : huit ans de prison requis contre un père de famille, après avoir tué son enfant

Le verdict est attendu ce vendredi 6 décembre, dans le procès de Nathanaël K. L’homme est accusé d’avoir secoué mortellement son bébé. Il comparait devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine : le parquet a requis à son encontre huit ans de prison.

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L'homme de 43 ans est jugé à Nanterre (Hauts-de-Seine) depuis lundi 2 décembre, pour violences par ascendant ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans.

Nathanaël K. aurait secoué le bébé, en février 2019. Il est arrivé aux urgences avec son fils de deux mois prénommé Timothée. L’homme l’avait gardé alors que sa mère était partie à un rendez-vous médical, expliquant qu'il aurait fait un malaise.

L’enfant décède finalement quelques jours plus tard, sans que les médecins n’aient pu le sauver.

Un "accident" difficilement admissible

En amont du procès, la mère reste d'abord très émue en relatant les constatations de l'équipe médicale : "Quand il sort du scanner, le médecin (...) nous dit qu'il y a beaucoup de sang dans le cerveau, qu'il a peut-être le syndrome du bébé secoué." Dans le même temps que son fils est hospitalisé, le père disparaît, avant de revenir à l'hôpital. Après avoir d'abord menti, il confessera avoir secoué son fils "deux ou trois secondes pour qu'il se taise".

Lors de l'audience, Nathanaël K. reconnaît les faits et évoque "trois ou quatre mouvements" sur une durée entre "cinq et dix secondes", mimant un secouement de haut en bas. Pour autant, cet homme qui a grandi dans un climat empreint de protestantisme, qui s'est maintes fois blâmé pour la mort de son enfant à la barre, a évoqué la piste de l'accident lors de son interrogatoire.

"Ce n'est pas une excuse mais tout le monde sait à quel point j'aimais mon fils, (...) je n'ai jamais voulu de mal à Timothée", développe l'accusé, invoquant "l'accumulation de la fatigue, de l'anxiété, des mauvais choix". Son avocat, Xavier Autain, a demandé l'ajout d'une question subsidiaire à la cour. Ce qui pourrait conduire à la requalification des faits en homicide involontaire, considéré comme un délit.

"Ces violences représentent la pire des trahisons, de la confiance évidente qu'on place dans (...) un papa, qui ne devrait être là que pour protéger" a asséné Céline Lasek, avocate de la mère, qui dénonce le "voile de déni" aveuglant l'accusé. Une "forme de protection", tonne de son côté l'avocate générale.

La représentante du ministère public ajoute que "la justice n'a que trop tardé dans ce dossier", dans ses réquisitions. Non sans oublier de répéter inlassablement qu'il "n'y a eu ni négligence ni maladresse de la part de l'accusé (mais) un acte de violence positif qui a conduit à la mort de son enfant". 

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Si l'homme est reconnu coupable par la cour, il encourt au maximum une peine de 30 ans de réclusion criminelle. 

 

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