Le jeune garçon, âgé de 13 ans, était scolarisé dans un collège privé catholique sous contrat avec l'État. Selon la mère de l'adolescent, un de ses professeurs l'avait insulté et humilié.
Un garçon de 13 ans a tenté de se suicider le 7 juin dernier dans un collège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) après des violences verbales de la part d'un professeur, selon les informations de franceinfo ce mardi.
Ce jour-là, l'adolescent, scolarisé dans ce collège de garçons de Saint-Cloud, établissement privé catholique sous contrat avec l'État, a tenté de sauter par la fenêtre à la fin d'un cours. Exclu de la classe pour avoir été dissipé, l'élève est rentré dans la classe à la fin du cours pour reprendre ses affaires. Là, l'enseignant l'a insulté, selon la mère du garçon, avec des propos "très humiliants" comme "l'aliéné mental, débile". Il s'est alors dirigé vers la fenêtre. Mais deux amis puis une enseignante l'ont empêché de sauter.
L'adolescent assure que les relations sont tendues avec l'enseignant depuis plusieurs mois. Sa mère raconte que "tous les jours", son fils rentre chez lui en disant "c'est parti dans tous les sens, le professeur s'est énervé", une situation qu'elle décrit comme revenir "en permanence". Elle dénonce le manque d'accompagnement de la part de l'établissement qui a laissé repartir son enfant seul après sa tentative de suicide et affirme n'avoir été prévenue par le collège que le lendemain soir.
Deux plaintes et une procédure disciplinaire
La mère de l'adolescent a porté plainte, tout comme la famille d'un autre enfant. L’académie avait été saisie, fin mars, par une famille concernant des exclusions répétées d’un élève et des mots injurieux. Le directeur du collège a indiqué, courant avril, avoir reçu l’enseignant pour rappel aux obligations et avoir organisé une médiation avec la famille. Une enquête est ouverte.
De son côté, l'académie de Versailles a engagé une procédure disciplinaire à l’encontre de l’enseignant et assure avoir informé la direction diocésaine des Hauts-de-Seine, dont dépend le collège, des faits reprochés afin qu’elle puisse analyser strictement le fonctionnement de la direction de l’établissement. Les services académiques précisent par ailleurs qu'ils accompagnent l'élève et sa famille qui envisagent un changement d'établissement avec un retour vers l'enseignement public.
"Regardez-le l'arriéré"
"T'es un arriéré mental, tu ne sais rien, tu ne comprends rien, tu ne parles même pas français. Regardez-le l'arriéré. Même si tu vas voir le directeur, ça m'est égal !", peut-on entendre sur un enregistrement audio réalisé par un élève de ce professeur de mathématiques qu'a pu consulter France 3 Paris Ile-de-France.
D'autres élèves ont été victimes du harcèlement de ce professeur. "Depuis le mois de mars, mon fils est confronté quasiment à chaque cours à des insultes. Il était exclu puis la vie scolaire le mettait dans une permanence. Cela se reproduisait chaque semaine, cela n'a ému personne dans l'école", raconte le père de l'un d'eux. Il a aussi porté plainte contre le professeur.
"Par exemple, il lui demande jamais de se taire mais lui dit 'ferme ta gueule'. Ou lui dit : 'ignare', 'tu seras chômeur'", poursuit-il.
Le parent d'élève regrette également que la hiérarchie de ce professeur n'ait pas réagit plus tôt : "J'ai eu un échange avec le directeur mais on a quelqu'un qui ne prend pas la mesure des propos. Ça aurait pu être mon fils. Il n'a pas eu cours de math depuis le mois de mars, cela n'émeut personne. On ne dit pas que nos enfants sont les plus sages, mais on dit qu'on n'a pas le droit d'harceler".