« J’ai changé de vie, sans changer de logement ! », les riverains des aéroports franciliens profitent du silence

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Avec la fermeture de l’aéroport d’Orly le 31 mars et la baisse du trafic aérien du côté de Roissy, les riverains des aéroports redécouvrent le silence.

 « Pour nous c’est les vacances! C‘est le silence complet, ça change tout», se réjouit Jérôme Rosso de l’association contre les nuisances aériennes Pégase. Alors qu’habituellement 600 à 700 avions passent chaque jour au-dessus de sa maison à Villeneuve-le-Roi, il n’y a désormais plus que des oiseaux dans le ciel.

Avec la fermeture de l’aéroport d’Orly mardi 31 mars, plus un seul avion dans les airs. « On redécouvre des bruits qu’on n’entendait plus : le son des oiseaux, là j’entends un voisin passer son aspirateur à 50 mètres, c’est du jamais vu à Villeneuve-le-Roi ! », s’enthousiasme-t-il, même s’il se dit quand même un peu désolé pour ses voisins qui travaillent à l’aéroport.

Le silence de la campagne

Un peu plus loin à Sucy-en-Brie, même sentiment de quiétude alors qu’en temps normal, avec un avion dans le ciel toutes les 3 minutes, le bruit s’élève régulièrement à 70 ou 90 décibels et ne descend jamais en dessous de 55 décibels. « Aujourd’hui, on a un bruit de fond qui est un bruit de campagne entre 33 et 35 décibels » , explique Luc Ofenstein, vice-président de l’association Défense des Riverains de l’Aéroport de Paris-Orly (DRAPO). Lui qui habite à 11 kilomètres de la piste 3 d’Orly passe désormais ses journées dehors. « J’ai changé de vie sans changer de logement, c’est un bonheur total», se réjouit-il.

« L’air est plus pur »

Au nord de la capitale, l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle tourne toujours mais le trafic a fortement réduit. Le doublet de piste sud a été fermé. « On n’a plus un avion au-dessus de nos maisons et du côté du doublet Nord, il reste 10% », explique Francoise Brochot, présidente de l’association de défense Association de Défense contre les Nuisances Aériennes ( Advocnar). « On sent que l’air est plus pur mais on est désolé d’avoir du calme dans un contexte aussi dramatique », poursuit-elle.

Appels à une réflexion après la crise

Tous les représentants d’association appellent à une réflexion sur l’après crise. « Le message, c’est plus jamais comme avant, on sait que le trafic va redémarrer mais on veut voir disparaître les survols inutiles comme les voyages à bas coup pour faire les soldes à Londres !», argumente Francoise Brochot. Un point de vue défendu par le maire de Villeneuve-Le-roi et président de Bruitparif Didier Gonzales (LR). « Cette crise doit nous apprendre. Il y a une vrai réflexion qui doit être menée à l’échelle de notre société, la santé doit être mise en avant ». Il rappelle que selon l’OMS, l’exposition au bruit fait perdre entre six mois et 3 ans de vie en bonne santé. L’élu estime que l’aéroport a été fermé trop tard. « Le transport aérien ne peut plus bénéficier du statut qu’il a aujourd’hui : un kérosène détaxé, pas de contraintes lors des pics de pollution », conclut-il.
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