D’après une étude CSA pour le groupe de prévoyance Malakoff Humanis, 50 % des salariés du privé ont recouru au télétravail lors des grèves dans les transports contre la réforme des retraites. Une pratique de nouveau au coeur de l'actualité avec le coronavirus.
Le télétravail, une solution face à l’épidémie de coronavirus ? La pratique a en tout cas tendance à s’installer dans les entreprises. Selon une étude CSA pour le groupe de prévoyance Malakoff Humanis, 30 % de salariés déclarent travailler régulièrement à distance en 2019, contre 29 % en 2018 et 25 % en 2017, au niveau national. Le baromètre, publié ce jeudi pour la troisième année consécutive, se base sur une enquête menée en décembre auprès de 1 610 salariés (dont 600 managers) représentatifs de la population active du privé d’entreprises d’au moins 10 salariés.
Pendant les grèves de fin d’année, 34 % des salariés ont travaillé à distance, d’après une deuxième vague d’enquête menée exceptionnellement du 6 au 15 février. En Île-de-France, ce chiffre monte à 50 %. Au niveau national, 34 % des salariés qui ne recourent pas habituellement au télétravail ont recouru à la pratique pendant le mouvement social.
Un secteur des services surreprésenté en Île-de-France
"On n'est pas loin du potentiel du télétravail en entreprise", explique Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation chez Malakoff Humanis. 60 % des salariés estiment en effet que leurs tâches ne se prêtent pas au télétravail. C'est le cas, par exemple, des ouvriers du bâtiment.Pour ce qui est la région parisienne, la tendance s’explique par l’ampleur des grèves des transports pendant la période, mais aussi par un secteur des services (favorable au télétravail) particulièrement représenté parmi les entreprises. Lors de l'enquête de février, au niveau national, 28 % des entreprises où l'activité permet le télétravail ont déclaré avoir autorisé le télétravail lors de mouvements sociaux, et 27 % ont incité leurs salariés à travailler à distance pour éviter les risques de contamination. A noter ceci dit que la question visait alors plutôt la grippe et la gastro-entérite que le coronavirus, à l'époque encore cantonné à l'Asie.