Un ancien policier qui avait provoqué un accident mortel en 2015 alors qu'il rentrait ivre et à vive allure d'une soirée organisée par un service de la police judiciaire a été condamné jeudi 22 novembre à Paris à quatre ans de prison, dont 18 mois ferme.
Quatre ans de prison dont 18 mois fermes pour un ancien policier auteur d'un accident mortel alors qu'il rentrait ivre d'une soirée.
En plus de cette peine, l'ancien policier de 43 ans, poursuivi pour homicide involontaire aggravé, a été condamné à cinq ans d'interdiction de permis de conduire et à une contravention de 700 euros pour défaut de maîtrise de son véhicule.
Cette peine va au-delà des trois ans de prison, dont deux avec sursis, réclamés en octobre par le parquet contre cet ancien policier à la police judiciaire (PJ) de Seine-Saint-Denis, révoqué depuis.
► Voir notre reportage tournée en 2015, après l'accident.
Au moins 6 feux rouges grillés
Le 28 mai 2015 à l'aube, le policier, qui n'était pas en service, rentrait – dans une voiture banalisée qu'il n'était pas supposé conduire - de la traditionnelle soirée annuelle d'un office central de la PJ dans une boîte de nuit du quartier des Champs-Élysées, qu'il avait précédée d'un pot informel entre collègues.Roulant à vive allure, il avait grillé au moins six feux rouges puis percuté une camionnette conduite par un livreur en boulangerie de 40 ans, boulevard de Sébastopol.
Éjecté de son véhicule sous la violence du choc, Yazid B., père de trois enfants, était décédé sur le coup.
2,13 grammes d'alcool dans le sang
Le policier présentait une alcoolémie de 2,13 grammes d'alcool par litre de sang, soit plus de quatre fois le taux autorisé (0,5 gramme) et près de trois fois celui à partir duquel conduire en état d'ébriété devient un délit (0,8 gramme).Il avait passé deux mois en détention avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.
Lors de l'audience, l'ancien policier avait dit sa "honte" et assuré n'avoir "aucun souvenir" de la fin de soirée ni du choc.
Il a quitté le tribunal sous les cris de colère et d'incompréhension des proches de la victime face à une peine qu'ils jugent trop clémente. "T'es un tueur !", "Souviens-toi de son visage!", a lancé la famille de Yazid B.
L'ex-policier devra leur verser 2.000 euros pour les frais de justice et rembourser plus de 560.000 euros à l'Assurance maladie.