Le mouvement citoyen Extinction Rebellion a débuté ce 19 juin une nouvelle campagne d'actions de désobéissance civile sous le nom de #DangerPublic. Première cible, le Médef, accusé d'exercer des pressions sur le gouvernement pour assouplir les régles environnementales. 

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L’action aura duré moins de 5 minutes montre en main. Une action spectaculaire, symbolique et sanglante. Après la lecture d’un texte parodique, faussement pro-Médef, une poignée de militants d’Extinction Rebellion ont aspergé la façade de l’organisation patronale de faux sang. Comme ils l’avaient déjà fait en mai 2019 sur les marches du Trocadéro pour montrer la sixième extinction de masse.

Cette fois-ci, l’objectif  était de "dénoncer le poids de ce lobby auprès du gouvernement". Un lobby qui profiterait de la crise selon ce mouvement de désobéissance civile pour l'écologie. "En avril, ses dirigeants ont commencé par dire, il faut travailler plus, puis face au tollé, ils sont revenus sur leurs propos. Ils ont également demandé l’abandon des mesures écologiques prises par le gouvernement en prétextant le contexte économique. Un discours là encore abandonné publiquement mais pas en actes. En sous-main, ils continuent leur entreprise de lobbying auprès du gouvernement", explique Franck, un des militants. Une pression pour tenter d’assouplir des régulations sociales et environnementales révélée par "Le Canard enchaîné". Dans un courrier daté du 3 avril, le président du Medef a en effet demandé à Elisabeth Borne un moratoire sur la mise en place d'un certain nombre de mesures environnementales notamment concernant la lutte contre le gaspillage et le recyclage. Une demande rejetée par la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne. Début juin, la secrétaire d’État Brune Poirson avait de son côté dénoncé dans le journal La Provence l’explosion du recours au plastique encouragé "parfois par des messages des lobbies". "Tous ces lobbies, on les a fait sortir par la grande porte à l’occasion de la loi-antigaspillage qui a été votée en janvier dernier et ils sont en train de revenir par la fenêtre", avait-elle déclaré. 

La relance, une occasion manquée d'accélérer la transition écologique

"Cette crise du Covid est une rupture qui nous permet de changer. On peut faire autrement, s’adapter, mais nous n’en prenons pas le chemin. Le risque, c’est que l’on revienne à la même situation qu’avant. Voire pire. Il y a en ce moment un discours démagogique mais on voit bien où est fléché l’argent", estime Franck d’Extinction Rebellion. Ses militants, qui réclament un monde post-coronavirus "social et écologique", craignent que la relance soit une occasion manquée d'accélérer la transition écologique. "Les politiques préfèrent écouter ces lobbys plutôt que les scientifiques. Le gouvernement soutient des activités qui nous détruisent et pas des secteurs qui nous protègent. Et la relance actuelle va leur profiter et entraîner l’appauvrissement de la biodiversité", indique Crocodile, un des activistes. 

Cette action sera suivie par d’autres, les 21, 23 et 30 juin. "On veille à faire notre part avec des petites actions en mode commando contrairement à celles de l’automne qui étaient plus importantes comme l'occupation du quartier du Châtelet qui avait duré cinq jours en octobre dernier. Il faut veiller au respect des distanciations et aux interdictions de manifester. Etre responsables," indique Franck.

Car pour Extinction Rebellion, un mouvement citoyen sans ressources, pas question de rééditer l’expérience du 30 mai. Ce jour-là, après une action sur les Champs-Elysées, ses 120 activistes ont dû s’acquitter d’une amende de 135 euros chacun pour non-respect de l'interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes. "C’était une journée à 15 000 euros."

Ce matin les militants sont partis 5 minutes avant l’arrivée de la police qui n’a donc procédé à aucune interpellation. Le Médef a de son côté assuré qu’il ne porterait pas plainte.  

 

 

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