Le parquet de Paris classe sans suite l'enquête pour "viol" visant l'ex-adjoint à la culture de la mairie de Paris Christophe Girard estimant que les faits sont prescrits. L'enquête avait été ouverte en août dernier suite au témoignage d'un homme dans le New-York Times.
"La décision du parquet est juste" s'est félicitée Maître Delphine Meillet, avocate de Christophe Girard, affirmant également que "les faits sont non seulement prescrits, ils ne sont pas constitués". "L'enquête a décortiqué les faits, elle a cherché s'il y avait d'autres victimes. Et après trois mois, on peut estimer cela assez rapide, le parquet a estimé qu'il n'y avait aucun fait qu'on pouvait reprocher à Christophe Girard sur ce terrain-là", a résumé Delphine Meillet.
Le parquet de Paris avait ouvert le 18 août dernier une enquête pour "viol par personne ayant autorité" afin d'examiner les accusations portées contre Christophe Girard suite au témoignage d'un homme dans le New York Times. Le procureur de Paris avait justifié l'ouverture d'une enquête par la nécessité de déterminer l'exactitude des accusations et si "la prescription de l'action publique était acquise" au vu de l'ancienneté des faits.
Dans un article publié le 16 août par le quotidien américain, Aniss Hmaïd a raconté avoir rencontré Christophe Girard en Tunisie à l'été 1989, quand il avait 15 ans. Selon Aniss Hmaïd, 46 ans, Christophe Girard l'aurait agressé sexuellement une première fois à 16 ans lors d'un voyage aux États-Unis et l'aurait contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois au cours des années suivantes. En échange, le jeune homme aurait obtenu un emploi dans la résidence d'été de Christophe Girard et des emplois temporaires au sein de la maison Yves Saint Laurent.
Des allégations "graves" et "sans fondement" dénoncées par Christophe Girard. Il avait été entendu début novembre en "audition libre" par les enquêteurs de la brigade des protections des mineurs, en charge de l'enquête. Le plaignant avait été entendu en septembre et avait alors refusé de porter plainte, selon une source proche du dossier.
Peu de temps avant, Christophe Girard avait démisionné de son poste de maire adjoint en charge de la culture le 23 juillet dernier suite à ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff, visé pour une enquête pour "viols sur mineur". Liens dénoncés par des militants écologistes et féministes. Il s'était mis en retrait de la majorité au sein du Conseil de Paris en août dernier. Il est toujours élu au Conseil de Paris et au conseil municipal du 18e arrondissement.