Des militants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont collé dans la nuit de dimanche à lundi environ 1.500 affiches sur des portes d'immeubles à la mémoire des enfants juifs parisiens déportés pendant la Shoah en ce 75 ième anniversaire de la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau.
Ici au 20 rue des Ecouffes, vécurent Glik Nathan 16 ans, Rubin Germaine 6 ans, Rubin Jeannette 12 ans... Victimes de la barbarie nazie, ils furent déportés parce que juifs pendant la Shoah entre 1942 et 1944. Passant, souviens-toi de leur nom
peut-on lire sur une affiche dans le 4e arrondissement. Pour Noémie Madar la présidente de l'UEJF, "il s'agit de pouvoir transmettre la mémoire de la Shoah".
"En collant des plaques rendant hommage aux enfants raflés à Paris pendant la Shoah, nous souhaitons faire comprendre aux Parisiens que derrière les chiffres, ce sont des hommes et des femmes qui ont été raflés en bas de chez eux. Ce travail de mémoire est nécessaire pour que l’oubli ne permette pas à la parole de haine raciste et antisémite de se développer de nouveau, 75 ans après l’horreur."
Marcel 5 ans, Jacques 9 ans, Chana 15 ans, Baruch 16 ans.
— UEJF (@uejf) January 27, 2020
La fratrie Wajcman vivait au 11 rue Bargue.
Ce lundi 27 janvier, plus d’une centaine de militants ont collé toute la nuit pour rendre les noms et prénoms des enfants déportés depuis @Paris #SouviensToiParis pic.twitter.com/zlCDMmtUoM
Une centaine de militants a participé au collages. D'autres auront lieux cette semaine. L'UEJF a affirmé s'être fondée sur le travail de recensement des époux Klarsfeld, qui ont répertorié les noms et les adresses de ces enfants, transposé sur une carte interactive par un historien en 2012. Entre 1942 et 1944, plus de 6000 enfants ont été arrêtés à Paris.
Ce sont des noms et des prénoms qui prennent vie, c'est important dans un moment de recrudescence des actes antisémites et de libération de la parole de haine,
selon la présidente de l'UEJF.
Augmentation des menaces antisémites
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur publiés dimanche, les faits à caractère antisémite ont augmenté en 2019, passant à 687 contre 541 l'année précédente, soit une augmentation de 27%. Une hausse qui s'explique exclusivement
par l'augmentation des menaces, à hauteur de 50% par rapport à 2018, les actions ayant quant à elles
diminué de 15%.
A Montreuil, environ 500 juifs ont été déportés dont 150 enfants selon les archives municipales.