Alors que l’obligation du pass sanitaire est étendue à certaines professions à partir de ce lundi, le syndicat Sud a lancé un appel à la grève aux Galeries Lafayette. Aucune perturbation n’a toutefois été observée ce matin.
Un appel à "la grève illimitée" dès ce lundi 30 août a été lancé par Sud Galeries Lafayette. Le syndicat a en effet invité les employés du grand magasin situé sur le boulevard Haussmann, dans le IXe arrondissement, à cesser le travail pour protester contre le pass sanitaire.
"Les salariés des commerces sont sommés de produire un pass sanitaire le lundi 30 août 2021 sous peine de voir leur contrat de travail suspendu et sans salaire !", indique le syndicat dans un message relayé sur Facebook. Le tout en demandant "le retrait des arrêtés".
Sud s’oppose à la manière dont le dispositif est appliqué dans leur entreprise. Le syndicat dénonce entre autres la mise en place d'un coupe-file pour les employés vaccinés, pour faciliter l'accès au magasin. Une autre entrée est ainsi destinée aux salariés présentant des tests PCR négatifs. Sud dit craindre le licenciement des salariés non-vaccinés.
Boulevard Haussmann, aucune perturbation n’a en tout cas été observée ce lundi matin. Les contrôles du pass sanitaire se sont effectués dans le calme, et aucun gréviste n’était présent pour manifester sur place.
Pour moi, il n’y a pas de risque de licenciement
Les craintes exprimées par Sud, un syndicat minoritaire dans l'entreprise, ne sont pas partagées par Laurence Lafond, coordinatrice syndicale CFE-CGC. "Pourquoi des licenciements ? Sur quelle base ? Il n’y a pas de base légale pour licencier, explique-t-elle. Cette loi est provisoire, jusqu’au 15 novembre 2021… Pour moi, il n’y a pas de risque de licenciement."
Le pass sanitaire obligatoire étendu à 1,8 million de salariés en France dès ce lundi
Cinémas, bars, restaurants, transports… Dès ce lundi, l'obligation de présenter son pass sanitaire est étendue à 1,8 million de salariés en France, dans les établissements où le pass était déjà demandé aux clients. Dans le public comme dans le privé, de nombreux secteurs sont concernés.
A noter plusieurs exceptions. La mesure ne s'applique notamment pas aux employés travaillant dans des espaces qui ne sont pas accessibles au public, ou travaillant en dehors des horaires d'ouverture au public.
Dans les entreprises concernées, des sanctions sont prévues. Si un salarié ne présente pas de pass sanitaire, l'employeur doit d’abord le suspendre le jour même, sans rémunération. L’employé peut toutefois prendre des congés, si son employeur est d'accord.
Si la situation dure plus de trois jours travaillés, l'employeur est tenu de convoquer le salarié à un entretien. Ce dernier peut alors se voir proposer deux options : soit être transféré temporairement sur un autre poste sans contact avec le public, si cela est possible, soit basculer en télétravail. En cas de refus, la suspension sans rémunération doit continuer jusqu'à ce que l’employé présente les justificatifs requis.
A noter que, contrairement à ce qui était annoncé à l’origine, un employeur ne peut pas licencier un employé qui ne présente pas de pass. Enfin, si le gouvernement promet une semaine de "souplesse", le dispositif, censé prendre fin le 15 novembre, pourrait potentiellement être prolongé selon l'évolution du contexte sanitaire.