Comme toutes les grandes villes, Paris s'efforce de s'imaginer en "habits du futur"., des habits de technologies connectées forcément. La maire de Paris Anne Hidalgo a donc prévu de présenter "un plan stratégique pour la ville intelligente et durable" devant le Conseil de Paris.
"L'essor spectaculaire des technologies numériques ouvre de nouvelles perspectives, dans le domaine de la mobilité, de l'énergie, de la production et de la consommation, de la mutualisation des usages, de l'accès au service public, de la participation politique. L'économie du partage et de l'intelligence collective s'impose et conduit les villes à changer de paradigme. Paris dispose de tous les atouts pour accompagner cette mutation", estime Anne Hidalgo dans sa communication.
Sur le papier, tout cela semble aller de soi. Mais dès qu'il s'agit de parler plus concret, de citer des exemples, de dire en quoi tout cela va consister, la tâche devient très difficile.
C'est que la ville connectée peut avoir mille visages, recouvrir d'infinies possibilités, qui vont du meilleur jusqu'au pire, sans que personne, pour l'heure, ne puisse dire avec certitude en quoi elle consistera.
La ville connectée sera-t-elle, comme le processus est déja largement entamé partout et comme le craignent beaucoup, la ville aux mille caméras, capables de retrouver n'importe qui n'importe où et n'importe quand ? Des caméras certes qui aident à retrouver un dangereux candidat terroriste mais qui, souvent, serviraient d'abord à multiplier les contrôles et contraventions comme c'est déjà largement le cas, y compris à Paris.
La ville connectée sera-t-elle comme le préfigurent déja la nouvelle génération des arrêts de bus parisiens ou les stations d'autolib, une ville pratique, au service de ses citoyens ou toute question aura sa réponse qu'il suffira de poser : " à quelle distance se trouve mon bus, dans combien de temps passera-t-il ? etc..."
La maire de Paris aujourd'hui, préfère, sur "Twitter", imaginer le wifi disponible partout, en n'importe quel point de la cité
#SmartCity Cette semaine le #ConseildeParis vote pour du #wifi gratuit partout à Paris : pic.twitter.com/G7OfP1r3AR
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 25 Mai 2015
Ce qui lui vaut immédiatement une réplique d'un usager des transports en commun, sur le mode exaspéré du "ça devrait déja être fait":
.@Anne_Hidalgo Si on commençait par mettre (enfin) le Wifi dans les stations puis les rames du métro comme c'est fait ailleurs? @ClientsRATP
— Bertrand, citoyen (@BPericey) 25 Mai 2015
En attendant donc, d'avoir une vision précise, le Conseil de Paris, lors de cette session, votera une série d'aides et subventions qui devraient, à long terme, rendre plus concrète la ville de Paris au futur : pour la Fondation Voir et Entendre - Institut de la Vision, pour l'incubateur Paris Biotech Santé, pour l'incubateur Agoranov, pour le pôle de compétitivité Cap Digital Paris, pour l'incubateur "Le Tremplin" ou encore pour l'association Labo Citoyen ou l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris.
Quant à la communication d'Anne Hidalgo, elle se veut une sorte de feuille de route, avec quelques grands objectifs et "la mise en place d'une vaste concertation avec les parties prenantes".
Anne Hidalgo évoque 30% d'économies d'énergie d'ici à 2020, grâce au pilotage centralisé des 200.000 points d'éclairage public; un "système intelligent de gestion des feux de circulation s'adaptant au trafic" ; des Abribus équipés d'écrans interactifs ; davantage de covoiturage et d'autopartage ; ou la "réindustrialisation" de la capitale, grâce aux imprimantes 3D, aux "fablabs" et aux "usines compactes".