À Drancy, en Seine-Saint-Denis, des familles en grande précarité se retrouvent à payer la cantine plein tarif soit 7,80 euros par jour. Hébergées par une association, elles ne sont pas considérées comme résidentes à la mairie.
Ce midi, comme tous les jours, pas de cantine pour Abdoulaye. Ses parents sont venus le chercher à l'école. Le repas à la maternelle, c'est au-dessus de leurs moyens.
Au menu, à la maison, du poisson, seulement pour le petit garçon. Son père et sa mère se privent pour nourrir leurs quatre enfants. Dramane Sanogo et sa femme ne mettront que du riz dans leurs assiettes avec quelques miettes de poisson.
Après avoir enchaîné squats et hôtels, en février dernier, cette famille est hébergée d'urgence par une association. Comme les parents d'Abdoulaye ne sont ni propriétaires ni locataires à Drancy, pour leur fils c'est plein tarif à la cantine. 7,80 euros par jour, presque 160 euros par mois soit un quart de leurs aides mensuelles.
"Le repas c'est un moment qu'on partage ensemble, où on rigole ensemble et où on ne fait pas de différence. Là, il y en a une parce que, tout simplement, on vous retire parce que vous êtes pauvre" dénonce Pierre Henry, le président de l'association France-Fraternité.
"Toute famille hébergée est à la charge de l'hébergeant"
Les élèves drancéens ont le droit à la cantine gratuite à l'école élémentaire et à des tarifs adaptés aux revenus de chacun à la maternelle. La ville ne veut pas payer pour les autres : "Ce n'est pas aux familles drancéennes qui, elles, paient des charges, de devoir assumer des familles qui ne paient pas de charges, qui sont hébergées. Toute famille hébergée est à la charge de l'hébergeant", conclut Aude Lagarde, maire (UDI) de Drancy.
Réfugiés, Dramane Sanogo et sa femme viennent d'obtenir leurs papiers. Le père d'Abdoulaye espère très vite trouver du travail pour subvenir enfin aux besoins de sa famille.