Don d'organes : grâce à une double greffe, Fabien Toutlemonde revit pleinement

Fabien Toutlemonde a reçu un don du cœur et du foie en 2009. Un double don d'organes qui lui a non-seulement sauvé la vie mais qui lui a permis de faire des projets à long terme et de pouvoir envisager d'être père.

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Une épée de Damoclès planait au-dessus de la tête de Fabien Toutlemonde. Depuis sa naissance, il était touché par une malformation cardiaque. Non-seulement, son cœur pouvait lâcher à tout moment mais en plus son système cardiaque défaillant endommageait son foie. En 2009, il reçoit donc une double transplantation : un cœur et un foie. "Cela m'a permis de vivre", raconte cet administrateur à l'Insee, aujourd'hui âgé de 43 ans. "Cela a été une explosion de ma vie d'avant, dans des dimensions que je n'allais pas chercher jusque-là."

Car depuis, la vie de Fabien Toutlemonde a profondément changé. "Depuis 10 ans, j'ai vraiment une très belle vie que je n'envisageait pas. Je ne pensais pas avoir mes 40 ans, m'établir avec ma compagne, et avoir la possibilité d'avoir un enfant."
 

Vivre avec les organes d'un autre

Recevoir le cœur d'un autre pourrait en perturber plus d'un. Fabien Toutlemonde le vit sereinement. "C'est assez dur de décrire cette sensation. Tous les gens ne réagissent pas de la même façon. Je suis assez tranquille avec cela, je n'ai pas ressenti ce que peuvent ressentir certains comme un besoin de contacter la famille du donneur. Je vois plutôt cela comme une dette vis-à-vis de la famille qui a bien accepté de donner les organes de leur fils, de leur fille ou de leur conjoint."

En France, les dons d'organes ont beaucoup augmenté depuis 2010 (une légère baisse a été observée en 2018) avec 5.781 dons comptabilisés. Mais c'est encore un tabou dans certaines familles.

Donner ses organes, c'est une décision difficile. Je comprends les gens qui refusent de le faire, je ne vais pas du tout hurler. Cela se fait toujours dans un moment délicat, affreux, reconnaît-il.

Les familles qui ont accepté que Fabien Toutlemonde reçoivent ces deux organes lui ont permis de continuer à vivre. "Une vie incroyablement normale, contrairement à celle d'avant." Et d'ajouter : "Cette personne qui m'a donné vit à l'intérieur de moi, c'est sûr."

Ce que dit la loi :
"Au nom de la solidarité nationale, c'est le principe du consentement présumé qui a été choisi. La loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé", indique le site de l'Agence de l'Agence de biomédecine.

Si vous ne souhaitez pas donner vos organes ou tissus, "le principal moyen [...] est de vous inscrire sur le registre national des refus".
 
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