Faire des études ou avoir un logement : la fin du Dispositif Lycéen "jette des jeunes scolarisés à la rue"

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La suite de l'hébergement est incertaine pour Mohamed, 19 ans, scolarisé en 1ere au lycée Guimard à Paris 19e.
Un reportage de Abdelaali Joudi et de Anaëlle Blanchard. ©France 3 Paris-Île-de-France

La préfecture d'Île-de-France arrête de financer le Dispositif lycéen. Des centres d'hébergement pour les jeunes précaires vont fermer, dès le 11 février prochain. Ils s'inquiètent de faire le choix entre leur logement ou continuer leurs études à la rue.

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Pour Mohamed, impossible de dire comment va se passer sa vie dans les prochaines semaines. Ce lycéen de 19 ans, en 1ere au lycée Hector Guimard à Paris ne sait pas où il va continuer de vivre. Le choix de la préfecture de la région Île-de-France de ne plus payer le dispositif de centres d'hébergement pour les lycéens précaires le concerne directement : "Comment faire pour réviser ou même pour dormir ? Le fait de retourner dans cette situation me fait peur."

Pour Mohamed, diplômé d'un CAP, la priorité reste la poursuite de ses études. Pourtant, retrouver le même cursus en région semble impossible : "La province ne me branche pas. Cela signifierait pour moi que les études sont finies. Je préfère encore rester dans la rue."

Un choix difficile entre domicile et parcours scolaire

Les élèves concernés seront envoyés dans des centres d'hébergement provisoires à Paris pour les fins de cursus, où en région pour les autres. Une décision incompréhensible, pour leurs soutiens. "Ils ne comprennent pas. On demande à certains de renoncer à leur scolarité, alors qu’ils sont en pleine préparation d’un "diplôme", déplore Marion Guimar, professeure de français au lycée Guimard.

Professeurs du lycée Hector Guimard et associations se mobilisent pour ces élèves qui ne savent pas où aller après la fin des solutions d'hébergement. © Anaëlle Blanchard / France 3 Paris-Île-de-France

Même indignation du côté des associations. "Ceux qui sont dans une année diplômante vont rester, mais dans des conditions tellement précaires, dans des centres d’hébergement d’urgence. Je ne vois pas bien comment ils peuvent continuer leur scolarité dans ces conditions-là, sans compter ceux qui sont en alternance : ceux-là perdent leur patron et leur école", tance Brigitte Wieser, du Réseau Éducation sans Frontières (RESF).

La ville de Paris finance aussi ce dispositif à hauteur de 28 %. Elle dénonce ce choix, dans un contexte déjà tendu. "L’État décide de manière unilatérale d’imposer à ces 108 jeunes de venir gonfler les 600 jeunes déjà en errance dans les rues parisiennes, qui sont pour une part prises en charge par la ville de Paris, dans des conditions très modestes", souligne Léa Filoche, adjointe (Parti socialiste) à la mairie de Paris en charge de l’hébergement d’urgence.

La préfecture de Paris justifie sa décision par le fait que les personnes concernées ne sont plus scolarisées. © Préfecture de Paris

Dans un courrier adressé à la mairie, la préfecture de région a justifié sa décision par le fait que 25 % des jeunes ne seraient plus dans un parcours scolaire.

Pour l'heure, la colère se fait de plus en plus forte pour les personnes concernées et leurs soutiens. Les syndicats et d'autres acteurs de la solidarité appellent à des débrayages dans les lycées parisiens, le 6 février prochain, contre la fin de ce dispositif.

Avec Abdel Joudi.

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