169 articles et près de 242 reportages télévisuels ont été consacrés aux gilets jaunes depuis le début du mouvement. Après plus de quatre mois, et à l’occasion du 21e samedi de mobilisation, il est temps de faire un nouveau bilan et d'essayer de vous exposer nos choix éditoriaux.
Notre premier article sur les gilets jaunes date du 14 novembre 2018 et portait sur les points de blocages en Île-de-France.
Comme d'autres médias et citoyens, nous étions loin d'imaginer l'ampleur que le mouvement allait prendre. Mais comme tout événement, il fallait le traiter, en toute indépendance. Cet article existe pour faire le bilan de plus de quatre mois de manifestations, pour tenter d'expliquer comment nous avons travaillé et pris nos décisions éditoriales.
Notre traitement des gilets jaunes, en chiffres
En tout, près de 242 reportages différents centrés sur les gilets jaunes ont été diffusés dans nos journaux télévisés et, sur notre site web, nous avons publié 169 articles sur le sujet. Tentons de les classer en plusieurs catégories (le mouvement de soutien par les lycéens n'étant pas comptabilisé, notamment pour ce qui concerne la polémique de Mantes-la-Jolie) :- 82 articles factuels divers ("essentiel" des journées de mobilisation, annonces de manifestation, points de blocage, dispositifs de sécurité, info trafic concernant les transports…)
- 10 articles centrés sur l’impact sur l’économie et la ville de Paris causé par les manifestations (les commerces fermés, les Parisiens dérangés par la mobilisation…).
- 8 articles donnant la parole aux gilets jaunes (témoignages, portraits…).
- 37 articles centrés sur les violences, dont 24 anglés sur les violences causées par les gilets jaunes (violences physiques envers les policiers et les dégradations matérielles), 5 sur les violences causées par la police sur les manifestants, 1 sur les violences visant les journalistes, et 7 évoquant dans le corps des papiers à la fois des violences causées par les policiers et des violences causées par les gilets jaunes.
- 22 articles divers regroupant divers polémiques (divers affaires en justice notamment autour d'Éric Drouet, la cagnotte de Christophe Dettinger, des gilets jaunes chantant "La Quenelle", l’enquête ouverte suite à des propos antisémites dans le métro…).
- 9 articles ne correspondant pas aux autres catégories (les doléances, les figures du mouvement, les contenus insolites comme l’action des "Marianne" devant les gendarmes…).
- 1 article pour une émission de Dimanche En Politique dédiée au mouvement.
Entre gilets jaunes…
Les accusations envers les médias et les chaînes du réseau France 3 sont légions, accusés de faire partie d'un prétendu système qui serait hostile au mouvement des gilets jaunes. Plusieurs de nos équipes ont ainsi été prises à partie verbalement lors de manifestations. Une de nos journalistes l'a également été, mais physiquement.Le lundi 17 décembre dernier, Marion, une journaliste JRI (Journaliste Reporter d'Images) s'est faite agresser par un manifestant près de Paris, à Limay (Yvelines) alors qu'elle était en mission pour filmer une action du mouvement des gilets jaunes.
Un homme l'a frappé avec une queue de billard "comme il l'aurait fait avec une batte de baseball" a raconté la journaliste (retrouver son témoignage complet ici) qui a été hospitalisée et a reçu 3 jours d'ITT.Agression d'une journaliste reporter d’image de notre rédaction @France3Paris qui été frappée à la tempe par une queue de billard par un individu qui a pris la fuite. Les #GJ sur place lui ont porté secours. Elle est aux urgences. Une plainte sera déposée suite à cette agression. https://t.co/C70qNIMKDy
— Isabelle Audin (@IsabelleAudin) 18 décembre 2018
Marion raconte ainsi que «Certains gilets jaunes sont venus s'excuser, mais, ils nous ont dit : "En même temps, on vous avait dit que c'était tendu..."».
Le 22 décembre 2018, un journaliste alors en direct se faisait couper et copieusement insulter par un manifestant.Ces agressions font suite à la polémique touchant le JT de France 3 national où une photo avait été modifiée et un slogan en partie effacé. Mais la journaliste de notre rédaction devait-elle payer pour cette erreur ? Devait-on s'interdire de se rendre auprès des gilets jaunes ?