Covid-19 : les Ehpad franciliens attendent impatiemment les premiers vaccins

Dans le Val-de-Marne, la vaccination devrait débuter le 18 janvier. Les directeurs des Ehpad se préparent activement à la vaccination de certains de leurs résidents et de leurs personnels soignants.

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Après une première semaine pilote, la vaccination dans les Ehpad devrait prendre de l'ampleur en Île-de-France. L'objectif de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France est de vacciner 100 000 personnes d'ici à la fin février.

"Nous préparons la vaccination depuis déjà quelques semaines. Nous commençons à programmer les consultations pré-vaccinales", explique Louis Matias, directeur d’un Ehpad de l’Ordre de Malte à Clamart et référent personnes âgées à la Fehap.

En attendant la communication des dates de livraison du vaccin (qui devrait être imminente), ce directeur voit l'arrivée de ces doses comme "un soulagement". "On subissait les vagues les unes après les autres. Malgré certaines incertitudes cela, nous permet de voir arriver le bout du tunnel, notre personnel est totalement épuisé et parfois démoralisé."

On subissait les vagues les unes après les autres. Malgré certaines incertitudes cela, nous permet de voir arriver le bout du tunnel, notre personnel est totalement épuisé et parfois démoralisé.

Louis Matias, directeur d’un Ehpad de l’Ordre de Malte à Clamart

Dès le 18 janvier dans le Val-de-Marne

"On devrait commencer le 18 janvier. Sans plus attendre, on se met en ordre de marche. Ce qui prend du temps, c'est le recueil du consentement", indique Jean-Philippe Gautrais, maire (Front de gauche) de Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne.

Car il faut convaincre non seulement les résidents mais aussi leurs proches dans certains cas. "La moyenne d'âge est de plus de 82 ans, les gens n'ont pas forcément les conditions cognitives pour répondre", poursuit-il.

Même constat que dresse Louis Matias : "On pense qu'à peu près la moitié voire les deux-tiers de nos résidents pourront bénéficier de la vaccination lors de cette phase. Mais il va falloir convaincre le corps médical, tout devra passer par eux. Les familles sont plutôt dans l'attentisme et veulent voir comment cela va se passer avant d'adhérer et de convaincre leurs proches".

Sans plus attendre, on se met en ordre de marche. Ce qui prend du temps, c'est le recueil du consentement.

Jean-Philippe Gautrais, maire de Fontenay-sous-Bois

Convaincre les personnels soignants

Plus inquiétant, selon une enquête réalisée par la Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne (Fehap) dans les établissements membres, moins de 30% des personnels soignants adhéraient à la vaccination. "Depuis, on a réussi à convaincre une fraction non négligeable. Le personnel soignant est dans la même position d'attentisme que les familles", poursuit ce directeur d'un Ehpad à Clamart (Hauts-de-Seine).

Selon lui, seuls 10% de leurs personnels soignants remplissent les critères de vaccination de cette première phase. Il espère ainsi que lors de la date de la deuxième administration, 21 jours plus tard, de nombreuses personnes se décideront à sauter le pas.

Guides complets, checklists à vérifier, l'ARS de la région a ainsi fourni de nombreux documents pour aider les établissements. La question du stock de ce premier vaccin mis en service (fabriqué par l'entreprise Pfizer en partenariat avec BioNTech) qui doit être conservé à des températures très basses (entre -60 et -80 degrés) semble ne pas inquiéter outre mesure ces responsables. Deux filières d'approvisionnement sont prévues, une dans les officines de pharmacie, l'autre via des congélo-porteurs.

"Nous nous organisons pour avoir tout en place. Nous avons acquis quelques frigos supplémentaires. Surtout, la durée du vaccin dans les frigos étant de 5 jours, il faut organiser un planning de vaccination", poursuit l'édile de Fontenay-sous-Bois.

Mais cette vaccination tant attendue pourrait prendre encore du temps et le retour à la normale, n'arriver pas avant plusieurs mois.

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