Cinq syndicats de la RATP ont déposé un préavis de grève le 17 décembre prochain. Ils dénoncent l'ouverture à la concurrence des réseaux de bus et du transfert de leurs agents vers des entreprises de droit privé.
Fixez la date dans vos agendas. L'essentiel des syndicats de la RATP appellent à la grève le 17 décembre prochain. Dans un communiqué commun, la CGT, l'UNSA, SAT, Solidaires, et SUD protestent contre "'le transfert de personnel RATP' vers des entreprises de droit et un 'Cadre Social Territorial' (CST) applicable aux 18 000 agents du réseau de surface dans un premier temps, puis à court terme pour l'ensemble des autres catégories de l'entreprise".
Cette volonté d'ouvrir à la concurrence les réseaux de transports franciliens "s’inscrit dans un processus plus large, découlant du droit européen, qui doit conduire, à compter du 1er janvier 2025, à l’ouverture à la concurrence du réseau de bus aujourd’hui sous monopole de la RATP", explique l'Autorité de la concurrence.
"C'est le démantèlement de l'Epic et l'éclatement de l'entreprise en plusieurs filiales de droit privé. Et c'est surtout un recul social pour les agents et des conditions sociales au rabais. C'est la même stratégie qu'à la Poste ou à France Télécom", dénonce Cemil Kaygisiz, délégué syndical à la CGT RATP Bus.
— SUD-RATP ®️ (@SudRatp) November 30, 2020
Des conséquences pour l'offre de transport ?
Ainsi, les conséquences concrètes sont déjà connues pour les agents : temps de travail augmentés, congés annuels diminués ou encore baisse des délais de prévenance. "C'est une recul historique de nos avantages sociaux", poursuit ce délégué syndical qui craint également pour l'offre de transport."La notion des entreprises privées est de faire du bénéfice. Il y aura d'abord une problématique sur le partage du gâteau des lignes rentables. Nous pensons que cela aura un impact sur la fréquence des bus sur certaines lignes. On défend aussi la notion du service public", affirme Cemil Kaygisiz.
Cette grève devait initialement se tenir le 19 novembre. Mais "face au contexte sanitaire qui s’impose durement à nos concitoyens, nos organisations syndicales ont décidé de suspendre le mot d’ordre de grève", indiquaient-il dans un communiqué commun.
Une grève qui pourrait être massivement suivie par les agents de la régie autonome.