Polémique sur Twitter : une conseillère municipale de Saint-Germain-en-Laye épinglée pour avoir gonflé son CV

Sur les réseaux sociaux, les fake news sont monnaie courante. Mais quand une conseillère municipale est accusée de mentir sur son CV dans le but d'obtenir un secrétariat d'Etat à l'Enfance, c'est plus inhabituel. L'élue dément. Qui croire ? Nous avons enquêté. 

Depuis mercredi, Agnès Cerighelli se retrouve sous le feu des critiques. Cette conseillère municipale de Saint-Germain-en-Laye est accusée d'avoir gonflé son CV et de s'inventer des relations professionnelles, tout en relayant des fake news et attaques contre Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes. Elle retient l'attention d'un internaute, Maxime Haes, qui l'épingle sur Twitter. Ce dernier s'est essayé à démonter point par point chaque ligne de son CV.  

Mais pour Agnès Cerighelli, que France 3 Paris Île-de-France a contacté, il s'agit d'un "mensonge éhonté". Selon la conseillère municipale, tout sur son CV serait "vrai". Comment démêler le vrai du faux ? Nous avons mené l'enquête. 
 

Agnès Cerighelli est-elle élue LREM ?

Sur son compte Twitter, Agnès Cerighelli se présentait comme élue LREM. Elle est bien conseillère municipale à Saint-Germain-en-Laye. Seulement, elle siège avec les non-inscrits et non sous l'étiquette de la majorité présidentielle.  

Agnès Cerighelli a, depuis dimanche, modifié sa légende Twitter. Elle passe ainsi de "élue LREM", à "adhérente LREM".
 

Dirige-t-elle un réseau d'anciens élèves ?

Autre source d'interrogations : le rôle joué par Agnès Cerighelli au sein d'un club d'anciennes étudiantes de l'IAE, l'institut d'administration des entreprises de Paris. C'est le chapitre le plus complexe de l'histoire.

Diplômée de l'IAE de Paris, Agnès Cerighelli a bien été en charge du club "IAE au féminin", chapeauté par l'association IAE Paris Alumni. Mais en juillet 2013, la responsable en a été révoquée, suite à la découverte de "pratiques contraires aux statuts et principes" de l'association.

Seulement voilà, Agnès Cerighelli n'en démord pas. En 2014, elle crée une association loi 1901, dont elle prend cette fois la présidence. Troublant... La structure reprend quasiment le même nom : "Club IAE au féminin". Son site internet reprend d'ailleurs la charte graphique du réseau des IAE français.

Le torchon brûle depuis des années entre les deux associations. Isabel Bornet, présidente de l'IAE Paris Alumni, dénonce un "parasitisme" et un "détournement de réseau". Elle reproche à l'élue des Yvelines de causer du tort à ce réseau d'anciens élèves, notamment par ses prises de positions gênantes sur la Toile.

Si l'affaire n'est pas encore en justice, Agnès Cerighelli a été mise en demeure par l'IAE Paris Alumni, explique Isabel Bornet.
 

Est-elle porte-parole du CNFF ? 

Toujours sur son compte Twitter, Agnès Cerighelli se présente comme porte-parole du CNFF, le Conseil national des femmes françaises. L'adhérente LREM a bien occupé ce poste. Seulement, sur son compte Twitter, le CNFF indique avoir mis fin, le 30 mai 2018, aux fonctions de porte-parole d'Agnès Cerighelli. Une mission désormais assurée par la présidente. Qu'en dit Agnès Cerighelli ? Elle affirme toujours occuper ce poste, mais nous confie sa volonté de démissionner sous peu. La cause ? Des opinions divergentes avec la nouvelle présidente, sur la question de l'éducation sexuelle à l'école. 

Agnès Cerighelli, qui réclame un secrétariat d'Etat consacré à l'Enfance dénonce "une campagne de décrédibilisation et de déstabilisation, menée par l'extrême gauche en pleine période de remaniement ministérielle". Une campagne qui serait due, selon elle, à ses prises de positions "gênantes" sur l'éducation sexuelle à l'école.
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