Plusieurs rugbymen et dirigeants ont signé ce lundi une tribune en la mémoire de Federico Martín Aramburú, ex-joueur abattu par balles le 19 mars dernier. Les signataires déplorent que l'Argentin ait été tué pour ses idées, des valeurs humanistes conformes à celle du monde du rugby.
"Par cette tribune, nous souhaitions souligner l'aspect dangereux de l'idéologie défendu par ceux dont Federico a été la victime. Il a été tué, car il a pris position contre le racisme et c'est un acte intolérable", s'insurge Pierre Rabadan, ancien international français et actuellement adjoint à la Mairie de Paris en charge des sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.
Comme lui, plusieurs centaines de personnalités du monde du rugby ont signé cette tribune publiée dans le journal l'Équipe ce mardi en la mémoire du rugbyman Federico Martín Aramburú. Les signataires affirment que l'ancien international a été "tué parce qu'il a défendu ses valeurs".
L'ex joueur a été abattu de cinq balles après une altercation dans un bar le 19 mars dernier. Le principal suspect visé par les enquêteurs est un militant d'extrême-droite, ancien membre du syndicat étudiant GUD.
Selon l'adjoint, l'autre objectif de la tribune est de montrer que "cet événement ne doit pas être vu comme un simple fait divers puisqu'il s'agit d'un crime de sang-froid commis sur fond de désaccord idéologique et que cette escalade de violence doit être condamné par tous les moyens possibles".
"Une tribune à l'image de nos valeurs communes"
Les signataires de la tribune mettent également en avant le recours à des valeurs communes qui rassemblent les rugbymen. "Cette tribune est à l'image des valeurs que nous partageons tous en tant que rugbymen. Les valeurs de notre sport sont des valeurs humanistes. Nous défendons des principes de fair-play, de respect de l'autre et de discipline", explique Mathieu Blin, directeur général du Rugby Club Suresnes et ancien joueur du Stade Français.
La tribune a été rédigée puis largement partagée parmi des groupes de discussions d'anciens joueurs. "Nous nous sommes tous sentis concernés, car nous avons réalisé qu'une telle situation pouvait arriver à tout le monde et qu'il était nécessaire de montrer notre union et notre solidarité avec ses proches", souligne l'ancien du XV de France. Un sentiment que partage Thomas Lombard, directeur général du Stade Français. "On a tous vécu des moments de convivialité comme celui que partageait Federico avec un ami avant un match. Ce sont ces moments qui font du rugby un sport où la fraternité et le sacrifice pour le collectif sont des valeurs fondamentales."
Aramburú abattu de plusieurs balles sur le Boulevard Saint-Germain
Samedi 19 mars, vers 6h45 du matin l'ancien joueur du Biarritz Olympique a été abattu de cinq balles devant son hôtel dans le 6ème arrondissement de Paris. Alors qu'il terminait sa soirée avec un ami sur la terrasse du Mabillon, situé sur le boulevard Saint-Germain, dans le quartier Saint-Germain-des-Prés, une altercation a éclaté avec un autre homme.
Les deux hommes en sont venus aux mains avec deux autres clients et une jeune femme avant d'être séparés par les "videurs" de l'établissement. Ses agresseurs sont revenus en voiture. Alors que l'ancien rugbyman rejoignait son hôtel à pied, une Jeep s'est arrêtée à sa hauteur. Deux premiers coups de feu ont été tirés sans le toucher. Un homme l'a ensuite poursuivi et a tiré à six reprises, le touchant cinq fois.