Une enquête préliminaire a été ouverte début décembre pour "agression sexuelle sur personne vulnérable". Cette enquête fait suite à un signalement du diocèse de Paris sur l'ancien archevêque de Paris Michel Aupetit.
Michel Aupetit aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l'objet d'une mesure de protection judiciaire. Il s'agit, selon une source proche du dossier, "d'échanges de mails" entre le religieux et cette femme, dont le consentement apparent devra être confirmé au regard de sa santé mentale.
"On n'a absolument pas connaissance d'une plainte, donc on ne peut donner aucune indication sur ce sujet", a déclaré à l'AFP Me Jean Reinhart, avocat de Michel Aupetit.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
Fin novembre 2021, Mgr Aupetit avait présenté sa démission au pape François, suite à la publication d'un article affirmant qu'il avait eu une relation consentie avec une femme en 2012, avant sa prise de fonction à la tête de l'évêché de Paris. Relation qu'il avait catégoriquement démentie. Il était aussi contesté pour sa gestion des ressources humaines dans le diocèse.
Le diocèse demande le respect de la présomption d'innocence
Dans un communiqué publié ce mardi, le diocèse de Paris confirme "avoir adressé un signalement". Il affirme égale ne pas "ètre en mesure de vérifier si les faits en cause sont avérés ni s'ils constituent une infraction". Enfin, l'institution religieuse demande "à chacun de respecter l'enquête en cours" et "l'importance de la présomption d'innocence"
Archevêque de Paris de 2017 à 2021
Entré tard dans la prêtrise - il a été ordonné à l'âge de 44 ans après avoir exercé la médecine pendant 11 ans - Mgr Aupetit était à la tête de l'archevêché de Paris depuis décembre 2017.
Avant cela, il avait exercé différents ministères de vicaire et curé, d'aumônier auprès de la jeunesse, avait été évêque auxiliaire de Paris en 2013, puis hérité d'un diocèse de plein droit, celui de Nanterre pendant un peu plus de trois ans.
L'archevêque, qui a eu à gérer l'incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions strictes sur la famille et la bioéthique; il a notamment soutenu régulièrement les "marches pour la vie" hostiles à l'interruption volontaire de grossesse.
Il a aussi eu maille à partir avec les homosexuels en 2012 lors des débats sur le "mariage pour tous". Certains lui ont également reproché son relatif silence sur la question de la pédocriminalité, après l'onde de choc créée par la publication début octobre 2021 du rapport de la commission présidée par Jean-Marc Sauvé qui a montré l'ampleur du phénomène dans l'Eglise catholique de France depuis les années 1950.
11 évêques ou anciens évêques mis en cause
Michel Santier, ex-évêque du diocèse de Créteil dans le Val-de-Marne est également visé par une enquête judiciaire pour des faits de voyeurisme sur deux hommes majeurs dans le cadre d'une formation spirituelle qui s'est déroulée dans les années 90, alors qu'il était directeur de l’école de la Foi à Coutances dans la Manche. Des faits qu'il a reconnus. Depuis l'ancien évêque de Créteil a été sanctionné par le Vatican. Il assure un "ministère restreint" dans une communauté religieuse.
Au total en novembre dernier, le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort dénombrait onze évêques ou anciens évêques "mis en cause" devant la justice civile ou la justice de l’Église.
Avec AFP