Ce mercredi, la Cour des Comptes a rendu un rapport concernant le budget d'Île-de-France Mobilités. Pour équilibrer les dépenses de l'opérateur des transports franciliens, la Cour propose notamment d'augmenter le tarif du pass Navigo
La Cour des Comptes a rendu ce mercredi son rapport public annuel. Une partie de ce rapport était consacrée aux transports publics franciliens. Plus particulièrement, l'institution s'est penchée sur le budget d'Île-de-France Mobilités (IDFM).
Le rapport dresse un bilan des dépenses d'IDFM depuis le début de la crise sanitaire et établit que l'organisation des transports n'a pas encore retrouvé son niveau d'activité d'avant-crise.
En termes de budget, le rapport établit que des recettes supplémentaires sont donc nécessaires pour rééquilibrer les finances des transports en commun franciliens.
Relance du débat sur le péage urbain
Pour ce faire, la Cour des Comptes propose plusieurs solutions dont une augmentation du prix du pass Navigo. Plus globalement, le rapport prône une hausse des tarifs justifiée au moins par "des extensions substantielles du réseau, en cours et à venir, et l'amélioration corrélative de la qualité de service".
Les sages de la rue Cambron appellent également de leurs vœux une "participation accrue des collectivités membres d'IDFM", à savoir la ville de Paris, les départements et la région.
Les automobilistes franciliens pourraient aussi être mis à contribution, la Cour des comptes citant un péage urbain, une vignette ou une taxe sur le carburant.
D'autant, note la Cour, que "la fréquentation des transports en commun pourrait être accrue grâce à l'amplification des mesures (...) dissuadant l'usage de la voiture".
Une association d'usagers demande un engagement de l'Etat
Du côté des usagers des transports, l'initiative de la Cour des Comptes a été saluée. "Il fallait mettre le sujet sur la table et c'est ce qui a été fait", se réjouit Marc Pélissier, président de la branche francilienne de la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports (Fnaut).
Marc Pélissier parle cependant de mesures "attendues et qu'il faut complémenter d'autres directives". Afin de compenser les pertes financières d'IDFM, la FNAUT demande une aide plus conséquente de la part de l'Etat.
Si l'Etat a renfloué Île-de-France Mobilités (IDFM) en 2020 et 2021 en lui apportant respectivement 1,3 milliards et 800 millions d'euros (outre un trop-perçu de 274 millions remboursable cette année), sa contribution s'est essentiellement faite sous forme d'une avance remboursable, qui engage IDFM jusqu'en 2036.
De son côté, le directeur général d'IDFM Laurent Probst rejette toute augmentation des tarifs "à très court terme, tant que le niveau de fréquentation des transports en commun ne (se sera) pas rétabli à son niveau d'avant la crise".