Ils ont tout perdu dans l'incendie de leur marché du 20 au 21 janvier mais les ferrailleurs de Bagnolet peuvent compter sur leurs voisins des puces de Montreuil. Une enquête est toujours en cours pour déterminer l'origine du sinistre.
Hier matin, quelques ferrailleurs marchandent encore les derniers morceaux de cuivre sous les décombres, seuls vestiges de l'incendie qui a frappé le marché à la brocante de Bagnolet il y a dix jours. Parmi les quarante vendeurs, certains sont encore perdus quant à leur avenir. D'autres ont accepté une main tendue, celle des puces de Montreuil.
Mohamed vide des maisons abandonnées, il a pu obtenir de la nouvelle marchandise rapidement et un nouvel emplacement aux puces : "On reprend le travail à zéro, on relativise, mais on est contents."
Historiquement, les puces de Montreuil sont un temple de la seconde main. On y trouve désormais beaucoup de neuf et de déstockage. Les ferrailleurs apparaissent alors comme une cure de jouvence pour le marché, d'autant que depuis 2016, la mairie refuse tous les nouveaux commerçants.
Les ferrailleurs vont-ils rester à Montreuil ?
Selon Djamel Zidani, président du marché des puces de Montreuil : "Les clients existent, il y a 200 000 visiteurs par week-end mais il n'y a plus d'attractivité. Ce sont toujours les mêmes commerçants, on est devenu un marché vieillissant."
Du côté de la mairie de Paris, si personne n'a hésité à aider les ferrailleurs désœuvrés, on ne garantit aucune solution pérenne : "Nous sommes aussi nous dans une situation où le marché des puces va être rénové. On va être obligés de revoir l'organisation, donc on ne peut pas, aujourd'hui, s'engager à dire qu'on reste dans l'état. La volonté, c'est, dans l'urgence, d'être solidaire", admet Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce et de l'artisanat.
Pour le moment, les places attribuées le sont pour une durée d'un mois reconductible.