Une jeune femme de 20 ans qui venait d'entrer chez les pompiers de Paris a porté plainte contre l'un de ses supérieurs qui l'aurait violée dans une caserne de la Petit-Couronne parisienne, selon les informations du Monde.
C'est l'histoire d'un rêve brisé et d'un long calvaire qu'aurait subi "Alizée" (le prénom a été modifié) que raconte le quotidien Le Monde (abonnés).
Âgée de 20 ans, elle rêve et réussi à intégrer le prestigieux corps des sapeurs-pompiers de Paris. Mais rapidement, elle est victime de harcèlement sexuel. Le journal rapporte de nombreuses remarques, des blagues très potaches comme l'avertissement de l'un de ses supérieurs : "Y’a un avion de chasse qui rentre à la brigade tous les deux ou trois ans. Tout le monde va vouloir te pécho". Une remarque qui sonne comme une justification de comportements pour le moins déplacés.
Peu de soutien
La jeune femme témoigne aussi du manque de protection de sa hiérarchie qui l'oblige à reconnaître des "propos exagérés" et qui l'encourage à aller consulter une psychiatre. Cette dernière la déclarera inapte à exercer dans tout milieu militaire.C'est suite à cette consultation qu'Alizée affirme avoir été victime d'un viol. Après s'être blessée dans la douche, elle demande de l'aide à un caporal qui profitera de la situation pour l'agresser.Elle a porté plainte à l'automne 2017 et une enquête préliminaire du parquet de Créteil est en cours.
Dans sa lettre d'admission, il était écrit : "En quittant votre famille, vous gagnerez l’esprit de corps, la fraternité d’armes et la cohésion qui sont la marque de fabrique de l’unité d’élite (…) que vous vous apprêtez à rejoindre." Une fraternité qui semble mal s'appliquer aux femmes.
Des faits "inacceptables" pour leur général
Après la publication d'un article évoquant des accusations de violences sexuelles chez les pompiers de Paris, Jean-Claude Gallet, le général de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), affirme qu'il ne fera "pas preuve de corporatisme si les faits sont avérés" et juge "inacceptables" les cas de harcèlement et d'humiliation.Il a par ailleurs confirmé que dans deux premières affaires, "les faits [étaient] établis, et il n'est pas question d'être ambigu". Il explique qu'une enquête interne a été diligentée et remise à la justice, et promet de s'exprimer "plus clairement une fois que l'enquête judiciaire aura avancé".
Il souligne que les femmes ne représentent que 3% des effectifs, se disant "convaincu" qu'avec leur montée dans la hiérarchie, "90 % des problèmes de harcèlement, de négation de l'autre, d'humiliation seront traités".
Car, les "cas de harcèlement et d'humiliation à la BSPP", Jean-Claude Gallet ne les "nie pas", les qualifiant d'"inacceptables" et affirme que les "militaires concernés ont été sanctionnés". "On travaillait sur le sujet, mais les dernières affaires nous montrent qu'il y a encore du chemin à parcourir", poursuit-il, évoquant la création d'un "cours en ligne pour sensibiliser sur le harcèlement sexuel et moral, les risques encourus".