3 641 sans-abri ont été recensés lors de la deuxième édition de la nuit de la solidarité le 7 février 2019, selon la mairie de Paris, soit 689 personnes de plus qu’en 2018.
Sur un bout de trottoir, un parking, dans les parcs, ils sont 3 641 sans-abri à vivre dans la capitale, selon le bilan réalisé par la mairie de Paris lors de la nuit de la Solidarité.
Pour cette deuxième édition de opération, 2000 volontaires ont arpenté les rues de la capitale, mais aussi les stations de métro, les parkings, les Bois de Boulogne et Vincennes, les parcs... pour rendre visible ces invisibles.
Premier constat : le nombre de personnes à la rue recensées est en hausse, +689. En 2018, 2952 SDF avaient été recensés.
Des disparités selon les arrondissements
De grands disparités existent selon les arrondissements. Le Nord de Paris, qui accueille le plus de migrants, concentre plus de 30 % des SDF parisiens. 423 sans-abri ont été recencés dans le 18e arrondissement, 326 dans le 19e, seulement 30 dans le 3e arrondissement.
756 personnes ont été comptées dans les gares, hopitaux, parkings, 639 dans les Bois, parcs et jardins…
Le profil des sans-abri
Les sans-abri rencontrés sont à 88% des hommes, 12% des femmes. La majorité d’entre eux a entre 25 et 54 ans. Les bénévoles ont recensé en majorité des personnes seules (65%), 3% de familles.Une très grande partie (58%) vit depuis plus d’un an à la rue.
14% des sans-abri disposent de ressources financières issues d’un travail (le plus souvent non déclaré), 23% de la mendicité, 18% des prestations sociales.
Faible recours au 115
Les deux tiers affirment ne jamais appeler le 115 parce qu'ils ne connaissent pas, par manque de places ou parce qu'ils ont connu de mauvaises expériences dans les centres d'hébergement (conditions d'accueil, insécurité).
Une augmentation des places d'hébergement
2500 places ont été ouvertes depuis la précédente édition. 120 points de distribution alimentaire, 11 restaurants solidaire accueillent les sans-abris de la capitale. Mais avec une demande toujours plus importante, la Ville de Paris s’engage à mobiliser de nouveaux sites dans son domaine municipal pour répondre à la moitié du besoin de places manquantes notamment pour les femmes et engage l'Etat à en faire autant.
« Ces femmes très souvent ont vécu des traumatismes et ne veulent pas être dans des centres d’hébergement mixte, c’est là raison pour laquelle nous avons commencé à ouvrir un réseau de lieu pour les femmes dans Paris, mais il faut aller plus loin», explique Dominique Versini, adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités.
Un 9ème accueil de jour pour femmes seules ou avec enfants, adossé à un centre d’hébergement pour femmes, ouvrira fin 2019 dans le 18ème arrondissement. Cette année, Paris ouvrira une halte de nuit dans chaque mairie d'arrondissement.