Campagne de vaccination dans les quartiers populaires de l'Est parisien

La mairie de Paris et la Protection civile mènent une opération de sensibilisation au plus près des habitants dans les quartiers populaires de la capitale. Un centre de vaccination "éphémère" a ouvert ses portes dans le 19e arr.

Vendredi, jour de marché Place des Fêtes dans le XIXe arrondissement de Paris. Des bénévoles de la Protection civile tractent. Objectif : informer les habitants du quartier que les plus de 55 ans peuvent se faire vacciner tout près de chez eux, gratuitement et sans rendez-vous dans le centre d’animation municipale Angèle Mercier qui accueille habituellement les enfants. Depuis vendredi, l'espace s'est transformé en centre de vaccination "éphémère".

Du porte à porte pour informer les habitants

Coincé tout contre les maréchaux et le périphérique, se trouve le quartier Danube. Les logements sociaux y sont nombreux. Pour certains habitants, prendre rendez-vous sur internet ou par téléphone pour se faire vacciner ne va pas de soi. Barrière de la langue, fracture numérique, manque d’informations ou inquiétudes…

Bonjour monsieur ! Pardon de vous déranger. C'est pour la vaccination. 

Des bénévoles de la Protection civile, les agents de la mairie de Paris et du personnel des associations locales sillonnent le quartier et mènent une opération de porte à porte.

Sonner aux interphones ou profiter de l’ouverture de la porte d’un immeuble pour se faufiler dans les étages puis tenter sa chance. Les équipes frappent aux différentes portes. Certaines restent closes. D’autres s’entrouvrent. Il faut trouver les mots pour informer, expliquer, et parfois convaincre les plus réticents à la vaccination.

La même phrase répétée sur chaque palier de porte. "Bonjour ! Un centre de vaccination pour les plus de 55 ans vous accueille au 135, boulevard Serurier. Êtes-vous intéressés ? Avez-vous des proches, des voisins susceptibles de se faire vacciner ? "

Haroma, une jeune femme vit chez ses parents. Selon elle, ils "ne vont pas prendre l’initiative de chercher eux même un rendez-vous. J’essaye de les épauler. Votre proposition est parfaite. Je n'avais pas entendu parler du centre de vaccination boulevard Serurier", sourit-elle.

"Avec la mairie de Paris, nous ciblons des quartiers qui ont été prédéterminés. Là où il y a un nombre de logements sociaux importants. Ce sont des personnes qui sont plutôt défavorisées socialement. Elles n'ont pas forcément de médecin traitant qui pourrait leur prescrire le vaccin", explique Julien Paumier, bénévole à la Protection civile qui participe au porte à porte. "Ils n'ont pas toujours accès à internet pour prendre rendez-vous", ajoute-t-il. 

Un étage plus haut, une habitante l'avoue, elle craint de se vacciner avec AstraZenecca. "J'hésite encore un peu. Je n'ai pas encore cherché à prendre un rendez-vous. J'ai un peu peur. Qu'est-ce qu'il y a dans ce vaccin ?", demande-t-elle. Julien Paumier va devoir se montrer rassurant et convaincre du bien-fondé de la vaccination de masse pour mettre fin à la pandémie.

"Angèle Mercier", transformé en centre de vaccination éphémère

Le 135 boulevard Sérurier a plutôt l'habitude de recevoir des jeunes. C'est un centre d'animation de la ville de Paris. Depuis vendredi, ce sont des blouses blanches et des plus de 55 ans qui l'occupent.

"Ce centre est implanté au cœur du quartier. Les gens sont venus, soit parce qu’ils ont été informés par un courrier de la CPAM soit parce qu’ils ont été mobilisés par les bénévoles de la Protection civile ou des associations locales", explique Florence Kunian, responsable de ce centre de vaccination éphémère. "Ce sont des gens qui ne manipulent pas les outils numériques, et qui ont un message brouillé par les medias. Ils apprécient d’avoir des personnes qui leur donnent des réponses claires pour dépasser leurs appréhensions", poursuit-elle.

Des propos confirmés par Abder, 61 ans, habitant du quartier. "La sécurité sociale m’a informé par un courrier qu’il y avait ce centre. Je suis dans la tranche d’âge pour me faire vacciner. J’habite juste derrière".

Le vaccin proposé est Astrazeneca ce qui n'a pas arrêté certains. "Les avantages sont plus importants que les inconvénients", confie un patient vacciné.

Ce vendredi près de cent personnes sont venues se faire piquer. Le centre ouvre aujourd'hui toute la journée et rouvrira ses portes pour la deuxième injection. Plusieurs dispositifs de ce type ont été mis en place dans les XIIe, XIVe et XXe arrondissements de la capitale.

Le dispositif "Aller vers" de la CPAM

Un peu moins de 2 millions de Français de plus de 75 ans n'ont toujours pas été vaccinés contre le Covid-19.

Thomas Fatome, directeur général de l’Assurance maladie

L'Assurance maladie cherche elle aussi à atteindre les populations passées "sous les radars", car 35 % des Français de plus de 75 ans n'ont toujours pas été vaccinés selon Thomas Fatome, directeur général de l’Assurance maladie. Depuis le 31 mars, pour mieux les informer, la CPAM met en place une nouvelle opération appelée "Aller vers".

Objectif : accompagner les personnes de 75 ans et plus souhaitant être vaccinées et n’ayant pas pu prendre rendez-vous en centres de vaccination ou en médecine de ville en envoyant des SMS ou en appelant directement les personnes concernées.

En France, plus de 816 000 SMS ont ainsi été adressés par l’Assurance Maladie entre le 31 mars et le 7 avril selon la sécurité sociale. L'organisme appelle également par téléphone les plus de 75 ans non vaccinés. Un conseiller leur propose de prendre directement un rendez-vous "coupe-file" sur les plateformes internet. Selon le directeur de l'Assurance maladie, 350 000 appels ont été passés. Pour ceux qui n'ont pas de téléphone, un courrier est envoyé. 

En Île-de-France, la CPAM du Val-de-Marne a été l'un des premiers centres à se mobiliser pour les plus de 75 ans, bien avant la campagne nationale. L'Assurance maladie des Hauts-de-Seine à Nanterre a elle aussi mis en place une plateforme téléphonique pour contacter ces personnes. 

 

 

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