Éric Pliez, président du Samu social de Paris, alerte sur l’incapacité inégalée du 115 « à répondre aux demandes qui lui arrivent », dans une tribune publiée mardi. Il dénonce le manque de « solutions durables » et un système d’hébergement en crise.
« Le 115 de Paris n’a jamais connu une telle incapacité à répondre aux demandes qui lui arrivent ». Dans une tribune publiée mardi sur le site de La Croix, le président du Samu social de Paris, Éric Pliez, pousse un cri d’alarme face au « développement de la grande exclusion », et contre le manque de moyens et de « solutions durables ».« Paris déborde, dénonce-t-il. Tous les Parisiens en font le constat. Et les professionnels de l’hébergement d’urgence sont à la limite de l’implosion. » Arrivé à son poste il y a six ans, Éric Pliez espérait à l’origine « refaire du 115 de Paris un véritable recours pour tous », et « faire des centres d’urgence des tremplins vers des solutions durables ».
Le président du Samu social parisien déplore aujourd’hui un dispositif d’hébergement hôtelier « saturé et inadapté aux familles »
« Plus de 7 000 personnes sont dans les rues, autant sont coincées dans des centres d’urgence et 45 000 personnes en famille vivent dans les hôtels, regrette Éric Pliez, qui critique par ailleurs le manque de moyens déployés pour suivre – entre autres – les personnes prises en charge médicalement. Il y a urgence à agir. »Alors que, d’après lui, « tous les signaux sont aujourd’hui au rouge » à 15 jours de l’ouverture de la trêve hivernale, le président du Samu social de Paris demande un « plan régional associant État, régions, métropoles, départements, villes, associations et bailleurs sociaux ». Familles, jeunes, accueil des migrants… Il appelle, entre autres, à une création massive et durable de places d’hébergement, accompagnée d’une stratégie de relogement repensée « pour éviter aux personnes de sombrer dans la rue ».L’hébergement pour la nuit suivi d’une remise à la rue se poursuit pour les 270 personnes qui, chanceuses, parviennent à obtenir une place chaque soir. Les temps de séjour dans tous les centres, qu’ils soient d’urgence, de soins ou de réinsertion, se prolongent jusqu’à devenir contre-productifs, obérant le retour à l’autonomie des personnes.