Le géant américain du véhicule de tourisme avec chauffeur Uber joue gros vendredi au tribunal de commerce de Paris, qui doit décider si son populaire service UberPOP constitue une "concurrence déloyale" aux autres VTC et aux taxis.
Lancé à Paris en février dernier, Uberpop permet à un particulier disposant d'un véhicule de louer ses services pour transporter un client sur de courtes distances. Avec ce service, Uber a réussi à attiser un peu plus la colère des taxis contre lui, mais surtout à se mettre à dos ses concurrents VTC, avec lesquels il s'efforçait de faire accepter la profession, en créant une concurrence low cost et suspectée d'illégalité.
Après plainte de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), Uber a été condamné le 16 octobre par le tribunal correctionnel de Paris à 100.000 euros d'amende pour avoir présenté UberPOP comme du covoiturage. La société américaine a fait appel et continué à proposer UberPOP, pour lequel elle revendique 160.000 utilisateurs en France.
Deux sociétés du groupe Transdev, ainsi que la société de VTC LeCab, s'estimant victimes d'une "concurrence déloyale", ont alors saisi le tribunal de commerce en référé. Les sociétés demandent d'interdire UberPOP et d'imposer à Uber une astreinte quotidienne de 250.000 euros en cas de non-exécution.
Fait rare entre des acteurs du transport individuel souvent opposés ces derniers mois, des associations de taxis se sont rangées du côté des requérants en reprochant notamment à Uber de pratiquer du "taxi clandestin" avec son système de facturation basé à la fois sur le temps et le kilométrage, une prérogative de la profession.
UberPOP a été interdit mardi par un juge en Espagne, qui a estimé qu'il s'agissait de concurrence déloyale, au lendemain d'une décision identique aux Pays-Bas.