Une intersyndicale appelle à défiler dans la capitale pour demander une revalorisation des salaires et des pensions de retraite. La mobilisation survient notamment dans un contexte de flambée du prix des carburants.
Alors que le gouvernement a annoncé le dégel du point d'indice des fonctionnaires "avant l'été", après plusieurs années de blocage, une manifestation est organisée ce vendredi après-midi à partir de 14h, de la place de la République vers Chaussée d'Antin - La Fayette. Une mobilisation organisée à l’appel d'une intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, Unsa et de plusieurs organisations lycéennes.
SMIC, minimas de branche dans le privé, grilles de salaires dans la fonction publique… "Les salarié-es du secteur public comme privé, les retraité-es, les jeunes partagent toutes et tous une même priorité face à l’augmentation du coût de la vie, il faut augmenter les salaires, les pensions, les allocations et les bourses étudiantes", affirme l’intersyndicale dans un communiqué.
"Force est de constater que c’est l’évolution des revenus par rapport à l’inflation qui est déterminante, soulignent les syndicats. C’est un levier essentiel pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages et agir sur la répartition entre les revenus du capital et du travail ; les entreprises cherchant, en effet, même dans le contexte de la pandémie à augmenter leurs profits. L’enjeu majeur est donc de combattre la stagnation des salaires plus que d’agir sporadiquement sur l’évolution des prix."
Pour ce qui est du dégel du point d’indice, les syndicats déclarent que "cette annonce confirme le bien-fondé" de la mobilisation, dans un communiqué publié mercredi. Ils réclament "l’ouverture immédiate de négociations sur le taux de revalorisation", pour une augmentation "le plus rapidement possible", a minima autour de 4%.
Les syndicats pointent du doigt les effets de l'inflation, mesurée par l'Insee à 3,6% sur un an en février, et qui pourrait encore accélérer en raison de la guerre en Ukraine. La mobilisation prend place dans un contexte de flambée du prix des carburants.
Fabien Roussel, Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon dans le cortège parisien
En Île-de-France, la Fédération du logement du Val-de-Marne (CNL 94), basée à Vitry-sur-Seine, s’associe à la mobilisation pour demander notamment "une revalorisation des aides au logement, une baisse des charges sur les énergies, la gratuité des premiers mètres cubes d’eau et des watts pour toutes et tous ainsi que la gratuité des compteurs et zéro expulsion en 2022".
A l’approche de l’élection présidentielle, plusieurs candidats ont annoncé leur participation à la manifestation parisienne : Fabien Roussel (PCF), Philippe Poutou (NPA) et Jean-Luc Mélenchon (LFI).
Du côté des transports, la SNCF a annoncé des perturbations, notamment sur la ligne C du RER. Mais en Île-de-France, la RATP réserve ses forces pour la journée de grève du vendredi 25 mars. A noter que les syndicats prévoient déjà une nouvelle mobilisation le 1er-Mai. Une manifestation des organisations syndicales de retraités est par ailleurs prévue le 25 mars.
La manifestation prend place alors que le président de la République Emmanuel Macron, candidat à sa succession, présente son programme devant la presse à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Au-delà de Paris, la CGT a annoncé "plus de 150 points de rassemblement" en France. Le jeudi 27 janvier, lors de la précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, les manifestations avaient réuni entre 89 000 personnes au niveau national selon les autorités, et plus de 150 000 selon les organisateurs.