Comme prévu, le préfet de police de Paris livre son rapport-bilan d'une année de fermeture de la circulation sur les voies rapides de la rive droite. Un bilan rédigé dans des termes choisis, extrêmement diplomatiques, qui souligne que si cette fermeture s'est bien déroulée, il reste du travail.
Dans le contexte très polémique que la décision de la maire de Paris de fermer la circulation sur les voies sur berges rive droite dans le centre de Paris, il avait fallu "donner des gages" et rassurer.
De part et d'autres, tant du côté de la mairie de Paris que de celui de la préfecture de police, les deux autorités dont relève la circulation dans la capitale, on s'était donc efforcé de calmer les esprits. Et l'on avait promis la mise en place de "comités de suivi" et d'instances d'observation.
Le préfet de police s'était engagé à tirer un bilan au terme d'une année d'observation.
Un rapport "diplomatique"
Le temps est donc venu, pour le préfet, de présenter ce bilan. Il le fait avec d'infinies précautions, en sachant combien ce dossier est "sensible" tant pour la municipalité parisienne que pour l'opinion publique. Son rapport est donc un exercice d'école du rapport préfectoral, un document infiniment diplomatique.Michel Delpuech, le préfet de police, commence donc par rappeler que les engagements ont bien été tenus et que le comité de suivi s'est bien réuni comme prévu.
Il indique que les conditions de circulation se sont dégradées dans le centre de Paris, sur les axes où les véhicules pouvaient se reporter. Mais c'est pour ajouter immédiatement que cette conséquence était prévue et que les prévisions d'embouteillages supplémentaires n'ont pas été dépassées.
Michel Delpuech ajoute encore que les conditions d'intervention des services de secours (pompiers, ambulances) et de police ne se sont pas détériorées.
Concernant les variations de niveau de pollution, les mots choisis sont un monument de prudence : "Les constats dressés font apparaître une situation contrastée, avec des améliorations quais hauts rive droite, mais des augmentations sur d’autres secteurs".
Voilà donc pour ce que l'on peut considérer comme un "satisfecit". Du moins comprend-t-on, la préfecture veut croire que les années passant, des solutions, notamment techniques, permettront de faire réellement diminuer la pollution atmosphérique
Des initiatives pour décoincer les bus et réduire le bruit
Viennent alors des observations "plus critiques", rédigées bien sûr, dans des termes soigneusement choisis, très feutrés pour ne froisser personne. Elles portent d'une part sur les difficultés rencontrées par les bus de la RATP pour circuler, et d'autres part sur le bruit et les nuisances sonores engendrées sur les quais hauts.Le préfet de police"recommande donc des initiatives rapides pour répondre, dans les plus brefs délais, à la question du bruit, et pour garantir la fluidité des transports en commun sur les itinéraires directement concernés par la fermeture des voies sur berge." Une façon de signifier qu'il reste encore pas mal de pain sur la planche pour que la mesure soit largement acceptée.
Pour terminer, le préfet de police entend bien rester co-acteur dans ce dossier et suggère"que le travail partenarial se poursuive" entre la préfecture et la mairie, dans les deux ans à venir. Une manière tout de même d'indiquer que le préfet veut encore avoir son mot à dire dans ce dossier.