Régularisation des sans-papiers : on vous explique pourquoi la nouvelle circulaire "va poser problème", dans les métiers de l'hôtellerie-restauration

Le président de l'UMIH Île-de-France, l'Union des métiers de l'hôtellerie restauration, Franck Delvau s'interroge sur les conséquences dans ce secteur en tension, de la circulaire du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur la régularisation des sans-papiers.

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La nouvelle circulaire envoyée aux préfets prévoit de changer la philosophie de la circulaire Valls qui permettait chaque année aux préfectures de régulariser par le travail ou pour motif familial plus de 30.000 sans-papiers. Bruno Retailleau demande désormais aux préfets de faire preuve de "sévérité" quant à la régularisation des travailleurs sans-papiers.

Désormais, dans les métiers en tension qui seront listés prochainement, les préfets auront à charge de vérifier que "les bulletins de salaires ne sont pas des faux" et "l'effectivité" du travailleur. Ces travailleurs devront en plus répondre à quatre critères : "l'insertion sociale et familiale"; "le respect de l'ordre public" car il est "hors de question qu'un profil qui a causé de troubles à l'ordre public soit régularisé ; "l'intégration dans la société" ; et le respect de "nos principes de la république".  

"Ça va poser problème"

Le président de l'UMIH Île-de-France, l'Union des métiers de l'hôtellerie restauration, Franck Delvau a réagi sur franceinfo ce vendredi, et alerte sur les conséquences. Rappelant qu'il n'embauche "pas de sans-papiers" mais que si les préfets "appliquent à 100 % les critères" de la nouvelle circulaire sur la régularisation des travailleurs sans-papiers,"ça va poser problème". 

Le président du syndicat de l'hôtellerie restauration en Île-de-France explique que la profession fait face "à deux problèmes". Le premier, celui des "vrais-faux papiers", c'est-à-dire un travailleur qui présenterait de faux papiers ou "les papiers d'un autre". Le second, "le renouvellement des papiers", à cause des délais de traitement extrêmement longs.

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Une filière en tension qui manque de bras

La restauration et l'hôtellerie restent aujourd'hui des secteurs économiques en tension ou les patrons peinent à recruter, en haute période d'activité touristique, mais aussi tout au long de l'année. Serveurs, cuisiniers, femmes/hommes de chambre manquent à l'appel.

Selon des chiffres du ministère du Travail (2023-2024), 900 000 salariés travaillent dans l'hôtellerie-restauration. 220 000 postes étaient non pourvus en 2023 et le taux de rotation du personnel est d'environ 70 % au vu des horaires, du salaire et de la difficulté des métiers.

      Franck Delvau rappelle que les travailleurs issus de l'immigration représentent une part considérable des salariés de l'hôtellerie-restauration. Selon l'Insee, un cuisinier sur deux est issu de l'immigration, en Île-de-France. Le patron de l'UMIH Île-de-France souligne également qu'il s'agit de travailleur "intégré dans la vie de l'entreprise, intégrée dans la vie économique et sociale de la ville où il est, où il travaille" avec qui "il y a zéro problème". 

      Et d'ajouter : "50-60 000 personnes inscrites à France Travail" se disent "prêtes à travailler immédiatement dans la restauration, dans l'hôtellerie", en Île-de-France, mais que les restaurateurs "ne les voient pas".


       

       

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