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Stand-up : les aspirants humoristes peuvent-ils encore percer à Paris ?

Paul Mirabel dans le documentaire "Stand up and down"

Paris, ses lumières, ses bistrots, ses pavés... Et ses humoristes, seuls sur scène, face à un public qui ne demande qu'à rire. Ces marathoniens de la vanne rêvent de devenir la nouvelle légende du rire hexagonal mais à quel prix ?

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David Azria a troqué ses costumes pour un jean, un t-shirt, et un micro. Ancien trader, il a laissé derrière lui l’adrénaline des marchés financiers pour celle, plus imprévisible, des rires. Chaque soir, il sillonne les scènes parisiennes, enchaînant les répliques percutantes comme un boxeur ses crochets, avec un objectif clair : inscrire son nom en "haut de l’affiche", à l'image de Kev Adams, Gad Elmaleh ou Fabrice Éboué.

Originaire de Sarcelles, il ne ménage ni son énergie ni son humour. Dans ce milieu, les places sont rares, le public exigeant et chaque rire arraché est une victoire. Alors ses blagues, il les cisèle à mesure qu’il enchaîne les salles, parfois trois en une seule soirée. Une routine éreintante, mais indispensable pour se perfectionner et espérer percer dans un univers aussi compétitif qu’incertain.

"Tu peux pas être un grand boxeur si tu ne vas pas à la salle tous les jours. Le comedy club c'est un peu la même chose, il faut que tu viennes t'entraîner, il faut que tu viennes tester tes blagues "

Kev Adams

Humoriste

Si certains rêvent de gloire, les débuts sont bien souvent modestes. Les plus chanceux parviennent à toucher entre 200 et 300 euros par soirée. Une somme qui, ramenée aux heures de préparation, de répétition, et de stress, en dit long sur le prix à payer pour tenter de décrocher son étoile. 

Un humoriste au micro face au public

Dans son documentaire, Stéphane Basset tend le micro à ceux qui font vivre la scène : humoristes, aspirants humoristes, producteurs, metteurs en scène. Chacun a sa définition de ce genre humoristique, Thomas Croisière, par exemple, s’amuse à voir en eux "les nouveaux yéyés", à l'image d'Eddy Mitchell ou Johnny Hallyday à leur époque, mais côté vanne.

L'image fait sourire mais n'est pas dénuée de sens. Importé des États-Unis, le modèle a débarqué en France en 2006 avec le "Jamel Comedy Club" et a vite pris racine. Mais au cœur de cette scène effervescente, le documentaire raconte aussi l'histoire des prolétaires du rire dont on parle peu, ceux qui ont brûlé leurs navires pour poursuivre ce mirage.

Le miroir aux alouettes n’épargne personne : pour une réussite éclatante, combien d’échecs silencieux ? Être drôle mais aussi dans l’air du temps sans épuiser l'exercice. Le documentaire de Stéphane Basset explore toutes ces pistes et celles 

Miroir aux alouettes

Au cœur de cette scène effervescente, une armée de prolétaires du rire, des anonymes prêts à tout pour arracher leur moment sous les projecteurs. Car pour beaucoup c’est un miroir aux alouettes : « C’est un peu l’Euromillions des pauvres », résume la sociologue Naïma uber-Yahi. Derrière chaque succès se cachent des dizaines d’échecs silencieux.

Certains brûlent leurs navires, abandonnent carrière et stabilité pour poursuivre ce mirage. Le documentaire s’attarde également sur la question des limites des récits intimes exposés sur scène et interroge sur l'avenir de la discipline : à quoi va-t-elle ressembler demain ?

Réponse ce soir dans "Stand up and down" sur France 3 Paris Île-de-France ou en replay sur france.tv/idf

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