Le centre pénitentiaire de Bois d'Arcy vient de battre un nouveau record de surpopulation. Il accueille deux fois plus de détenus que la capacité prévue. Une situation intenable dénoncée par le personnel.
À la maison d'arrêt de Bois d'Arcy (Yvelines), on compte 948 détenus pour 472 places. Deux voire trois personnes sont incarcérées dans une seule cellule de 9m2. Une situation inédite de plus en plus difficile à vivre, rapporte Jean, surveillant pénitentiaire et représentant syndical Ufap-Unsa justice : "Il y a davantage de travail donc le personnel est surmené, fatigué, il s'épuise. Il y a un ras-le-bol qui se génère et qui se comprend, d'un autre côté, pour les personnes détenues, il y a aussi une souffrance. Quand [...], au lieu d'être seul, souvent on se retrouve à trois, dans 9m2, cela favorise les tensions".
Le taux d'occupation est passé de 158% en 2023 à plus de 201% le mois dernier. Pourtant, des solutions existent pour désengorger les prisons selon le procureur général de la cour d'appel de Versailles : "Il faut que l'on ait des peines d'emprisonnement qui soient des alternatives à une peine contenue et qui, d'un point de vue répressif, aient du sens, [...] à condition que ces peines, on puisse les mettre à exécution très rapidement", ajoute Marc Cimamonti.
Un système juridique trop répressif ?
Pour l'Observatoire national des prisons, il faudrait moins incarcérer. L'association dénonce des politiques pénales trop répressives : "On est dans une logique où on va constamment allonger les peines encourues, on va créer de nouvelles infractions punies de prison, on va favoriser le recours à la comparution immédiate alors qu'on sait que c'est une procédure qui est très pourvoyeuse d'incarcération", dénonce Prune Missoffe, responsable analyse et plaidoyer de l'Observatoire national des prisons.
En avril 2023, la prison de Bois d'Arcy avait déjà été épinglée pour atteintes graves aux libertés fondamentales et conditions de détention indignes.