Transport médical : les taxis franciliens obtiennent une trêve temporaire dans leur bataille pour le maintien des tarifs sanitaires

Leurs tarifs de transports de patients sont "prorogés" en attendant le prochain budget de la sécurité sociale. Un répit pour les taxis qui manifestaient lundi devant la Caisse nationale d'assurance maladie.

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Défendant le maintien de leurs tarifs de transport de malades, environ 300 taxis venus de toute la France avaient manifesté lundi matin devant le siège de la Cnam, au bord du périphérique parisien, à l'appel de deux fédérations.

Mardi 3 décembre, 500 taxis s'étaient dirigés vers l'Esplanade des Invalides pour un rassemblement statique provoquant dès 8 heures près de 476 kilomètres de bouchon en Ile-de-France.

Lundi, à l'issue d'une réunion avec le président de la Cnam, les taxis ont obtenu que la convention tarifaire actuelle soit "prorogée", a déclaré Bernard Crebassa, président de la fédération nationale des artisans de taxi (FNAT), qui était accompagné de la Fédération nationale des taxis (FNDT).

"On attend de connaître le prochain PLFSS (budget de la Sécurité sociale) et les choix du ministère de la Santé", a souligné Bernard Crebassa. "Nous avons le temps de travailler sur une prochaine convention". Le projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) a été rejeté mercredi 4 décembre en même temps que le gouvernement censuré.

"C'est une épée de Damoclès, c'est une pause mais rien n'est fait ! Ça ne veut pas dire que notre situation sera meilleure demain", réagit ce mardi Walid Hanida du collectif Team Taxi.

"En l'absence de nouveaux textes, la convention 2024 est bien maintenue" pour le moment, a confirmé la Cnam à l'AFP, sans donner de date pour l'établissement de la prochaine. Des rendez-vous sont prévus cette semaine avec les deux autres organisations de taxis, a ajouté la Cnam. "C'est une lueur d'espoir", a souligné Bernard Crebassa, patron d'une société de taxis à Béziers dans l'Hérault. "Ça va redonner un peu de joie et d'envie à tout le monde de continuer".

"C'est une bombe à retardement"

Afin de réaliser 300 millions d'euros d'économies sur ces transports sanitaires, le gouvernement Barnier souhaitait contraindre taxis et transporteurs sanitaires à négocier des mesures avec l'Assurance maladie, sous peine de baisses tarifaires imposées. Le transport de passagers à leurs rendez-vous médicaux, remboursé sur prescription par la Sécurité sociale, constitue souvent une partie majeure de leur chiffre d'affaires, surtout dans les zones rurales.

Plusieurs professionnels ont regretté à la fin de la manifestation que le mouvement soit trop mou et les concessions trop légères. "C'est une bombe à retardement ! Dans un mois il y a un gouvernement, dans deux mois on meurt", a lancé l'une d'eux. "Il n'y aura pas de miracle. Des fois, il vaut mieux un mauvais compromis que pas de compromis", leur a répondu Bernard Crebassa.

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